par Josh Smith et Hyonhee Shin
SEOUL (Reuters) - L'ancienne présidente sud-coréenne Park Geun-hye, qui purge une peine de 20 ans d'emprisonnement pour corruption, a été graciée, a annoncé vendredi le ministère de la Justice, dans un contexte de campagne électorale serrée en amont de la présidentielle de mars prochain.
Première femme à avoir accédé à la présidence du pays, en 2013, Park Geun-hye avait été destituée en 2017 - une première dans le pays - des suites d'un scandale ayant également débouché sur des peines de prison pour les dirigeants de deux conglomérats, dont Samsung Electronics (KS:005930).
Elle avait été reconnue coupable de collusion avec une confidente pour percevoir plusieurs dizaines de milliards de wons de la part de grands conglomérats afin d'aider sa famille et de financer des fondations à but non lucratif dont elle était propriétaire.
La condamnation de Park Geun-hye, 69 ans, avait été confirmée en janvier dernier par la Cour suprême, mettant fin à ce feuilleton judiciaire qui a entériné la chute de l'ancienne dirigeante, tout en ouvrant la voie à la possibilité d'une grâce.
Cette décision est destinée à "surmonter un passé regrettable, réaliser l'unité du peuple et permettre de faire un nouveau pas en avant à l'avenir", a déclaré le ministre de la Justice, Park Beom-kye, lors d'un point de presse.
Lee Myung-bak, prédécesseur de Park Geun-hye à la tête du pays et lui aussi emprisonné pour corruption, n'a pas été gracié.
De nombreux partisans et politiciens du principal parti d'opposition, le Parti du pouvoir populaire (PPP, centre), réclamaient que Park Geun-hye soit graciée. Certains élus avaient souligné que celle-ci souffrait de problèmes de santé en prison.
Lee Jae-myung, le candidat du Parti démocrate au pouvoir, et Yoon Suk-yeol, le candidat du PPP, sont donnés au coude-à-coude dans les dernières enquêtes d'opinion en vue de l'élection présidentielle de mars.
(version française Jean Terzian)