(Reuters) - Des taliban ont tiré en l'air mardi dans le centre de Kaboul pour disperser des manifestants, rapportent des témoins, et on ignore pour l'heure s'il y a des blessés.
Des images vidéo montrent des dizaines de personnes courir alors qu'on entend des coups de feu.
Plusieurs dizaines de personnes s'étaient rassemblées dans la capitale afghane, scandant des slogans comme "Vive la résistance" et "Mort au Pakistan", pour protester contre la mainmise des taliban et pour dénoncer, disent-elles, l'ingérence du Pakistan en Afghanistan.
"Le gouvernement islamique tire sur notre pauvre peuple", a déploré une femme dans la rue, choquée par le bruit des tirs provenant d'une vidéo diffusée sur Twitter (NYSE:TWTR) par l'agence de presse Asvaka. "Ces gens (les taliban) sont particulièrement injustes et inhumains", a-t-elle ajouté.
Le secrétaire d'Etat américain Antony Blinken a déclaré mardi que Washington était en contact avec une centaine d'Américains restés en Afghanistan et s'efforçait de s'assurer que les vols charters puissent quitter le pays en toute sécurité.
Environ 124.000 étrangers considérés à risque ont été évacués d'Afghanistan dans les semaines qui ont précédé le retrait des troupes américaines et des forces internationales à la suite de la prise de Kaboul par les taliban le 15 août.
Des dizaines de milliers de personnes qui n'ont pu quitter l'Afghanistan redoutent cependant de subir des représailles des taliban.
S'adressant à la presse, à l'occasion d'une visite à Doha, au Qatar, Antony Blinken a déclaré que des responsables taliban avaient assuré les Etats-Unis qu'ils laisseraient les personnes munies de documents quitter librement le sol afghan.
Au cours de la même conférence de presse, Cheikh Mohammed ben Abdoulrahman al Thani, le ministre des Affaires étrangères du Qatar, a dit pour sa part espérer que l'aéroport de Kaboul serait opérationnel dans les prochains jours, même si aucun accord n'a encore été conclu pour son exploitation.
D'après la Turquie, la sécurité des aéroports constitue le principal point d'achoppement dans les discussions avec les taliban.
(Bureaux de Reuters, rédigé par Clarence Fernandez et Raju Gopalakrishnan, version française Sophie Louet et Claude Chendjou, édité par Sophie Louet)