Par David Wagner
Investing.com – Les protestations et manifestations aux Etats-Unis suite à la mort de George Floyd au cours de son arrestation par la police dans des conditions unanimement critiquées se poursuivent, au point que les marchés pourraient commencer à en être affectés.
En effet, les conséquences peuvent être nombreuses. D’un point de vue politique notamment, cette crise pourrait amoindrir les chances de Trump de remporter les présidentielles de novembre. Or, les marchés voudraient voir Trump l’emporter.
Ce dossier pourrait également s’inviter dans le dossier des relations avec la Chine, ne serait-ce qu’en accaparant l’attention de Trump et de ses équipes de gestion de crise.
Dans ce contexte, nous vous proposons donc de faire le point sur les avis de quelques analystes, tels que relevés par Reuters.
Daiju Aoke, de chez UBS à Tokyo, a par exemple relevé que "les scores d'approbation du président américain Donald Trump ont chuté à cause de ces protestations internes. Les marchés commencent à voir une chance accrue de voir Joe Biden remporter l'élection présidentielle américaine, mais il y a beaucoup d'incertitude sur ce point et sur la personne que Biden choisirait comme vice-président. »
Osamy Takashima, de chez Citigroup (NYSE:C), à Tokyo également, a quant à lui déclaré qu’ "il y a beaucoup d'incertitude sur l'environnement social aux États-Unis. Tout d'abord, il y a le coronavirus. Maintenant, il y a des manifestations de masse. Ces facteurs sont négatifs pour le dollar. »
Chris Weston, de chez Perpperstone à Melbourse, relève de son côté que "l'impact est double, le premier est le coup économique... mais il y a un angle politique à cela et je pense que le marché commence à se rendre compte qu'une victoire de Biden pourrait être légèrement négative pour les actifs à risque - il est considéré comme beaucoup plus agressif sur le plan fiscal. Il y a donc le coût des protestations mais aussi l'angle politique, qui, je pense, fait que les marchés sont moins enclins au risque. »
Ean Callow, de chez Westpac à Sydney, ne s’est quant à lui pas montré très inquiet :
"Ce ne sont pas les premières manifestations de rue aux États-Unis, mais à court terme, je suppose que l'on s'inquiète des turbulences et des divisions que cela va provoquer et de ce que cela pourrait signifier alors que les économies et les États tentent de rouvrir et que les entreprises cherchent à se redresser... mais ce n'est probablement pas quelque chose qui va durer très longtemps. »
Shafali Sachdev, de BNP Paribas (PA:BNPP) à Singapour, s"est montré encore plus confiant, jugeant que "le marché traite les manifestations comme une affaire interne en ce moment et nous ne voyons pas d'impact sur les monnaies à partir de là pour le moment."
Au final, il semble donc que les analystes ne s'inquiètent pas trop de la situation, l'axe principal de reflexion étant que cette crise constituera l'un des nombreux facteurs susceptibles d'influencer les chances de réélection de Trump.
Toutefois, une aggravation de la crise pourrait tout de même inquiéter les marchés et susciter de l'aversion pour le risque, et cela restera donc un dossier à surveiller de près au cours des prochains jours.