NANTES (Reuters) - Le tribunal administratif de Nantes a rejeté les recours des six anciens salariés de l'usine Arjowiggins Le Bourray de Saint-Mars-la-Brière (Sarthe), qui lui avaient demandé le 6 septembre dernier d'annuler le feu vert donné en avril 2019 par l'administration au plan de sauvegarde de l'emploi (PSE) de l'entreprise.
Me Thomas Hollande, l'avocat des requérants, a toutefois fait savoir jeudi qu'il allait faire appel du jugement. Celui-ci est conforme aux conclusions faites à l'audience par le rapporteur public, dont les avis sont souvent suivis par les juges.
Quelque 130 personnes avaient été licenciées lors de la reprise partielle de l'usine, pour ses seules activités de fabrication d'ouate, par l'entreprise CGMP (Comptoir général des matières premières), principal client de l'entreprise.
Lors de l'audience, Me Thomas Hollande avait rappelé le "véritable drame industriel, social et humain" qu'avait constitué la liquidation d'Arjowiggins, sous-groupe de Sequana.
"Depuis l'entrée de la Banque publique d'investissement (BPI) dans Sequana en 2012, dont elle est devenue le principal actionnaire, il a été mis en place une stratégie de désindustrialisation", avait expliqué le fils de l'ancien président socialiste. Une "cession à un fonds vautour" et des "mouvements de fonds illicites" au sein du groupe Sequana pour des "prestations contestables" ont alors selon lui émaillé le "dépeçage" d'Arjowiggins l'année dernière.
La requête concernant Arjowiggins Papiers Couchés - autre filiale du groupe éponyme, qui employait 662 personnes à Bessé-sur-Braye (Sarthe) et qui ont elles toutes été licenciées - a pour sa part fait l'objet d'un désistement : un accord a été trouvé avec les AGS pour le versement "dans les prochaines semaines" aux salariés d'une "indemnité complémentaire", avait déclaré en marge de l'audience Me Thomas Hollande.
(Guillaume Frouin, édité par Yves Clarisse)