LONDRES (Reuters) - Le ministre britannique du Brexit, David Frost, a confirmé samedi soir qu'il a démissionné de son poste en raison de désaccords avec la ligne actuelle du gouvernement du Premier ministre Boris Johnson.
La démission de David Frost, l'un des principaux architectes de l'accord de Brexit voulu par Boris Johnson, interroge sur l'avenir des négociations avec l'Union européenne, ainsi que sur les pourparlers sur l'Irlande du Nord.
Il s'agit d'un nouveau coup dur pour Boris Johnson déjà affaibli par les critiques et de récents scandales liés aux relations entre députés et lobbyistes et à sa gestion de la crise sanitaire.
Boris Johnson a endossé vendredi à titre personnel la responsabilité de la défaite électorale subie par le Parti conservateur dans l'un de ses fiefs.
"Vous connaissez mes inquiétudes concernant la direction actuelle concernant les voyages", a écrit David Frost à Boris Johnson dans une lettre révélée par Downing Street.
"J'espère que nous irons aussi vite que possible vers là où nous devons aller: une économie entrepreneuriale, légèrement réglementée et faiblement imposée, à la pointe de la modernité scientifique et du changement économique."
David Frost a déploré dans sa lettre que sa démission ait été rendue publique, estimant qu'il était "juste" dans ces circonstances de démissionner avec effet immédiat.
Selon le journal Mail on Sunday, qui a été le premier à révéler la démission, David Frost a quitté son poste suite à des divergences avec le gouvernement au sujet notamment de hausses d'impôts et de nouvelles mesures sanitaires.
"(David) "Frost a démissionné de manière fracassante du gouvernement de Boris Johnson", avait écrit le journal.
La décision d'augmenter des impôts, l'introduction de nouvelles mesures sanitaires pour lutter contre la pandémie et le coût de la politique environnementale ont motivé sa démission, explique le journal britannique.
David Frost, un partisan du Brexit, a été à la manoeuvre des tentatives du gouvernement britannique pour rouvrir les négociations sur les conditions de la sortie de la Grande-Bretagne de l'Union européenne.
"Lord Frost a présenté sa démission il y a une semaine - mais il a été persuadé de rester jusqu'en janvier", avait indiqué précédemment le Mail on Sunday sur Twitter (NYSE:TWTR).
(Reportage William Schomberg, version française Matthieu Protard)