Investing.com - Le taux à 10 ans des obligations d’Etat françaises passe sous les 3% pour la première fois depuis le 28 octobre ce vendredi matin, poursuivant un recul initié suite au pic de plus de 4 mois à 3.266% du 7 novembre, au lendemain de l’élection de Donald Trump.
Cependant, ce recul du taux à 10 ans français masque le fait que les investisseurs sont de plus en plus méfiants vis-à-vis de la dette française, comparativement à celle des autres pays européens.
En effet, le spread de taux à 10 ans entre la France et l’Allemagne a rejoint un sommet qui n’avait plus été vu depuis 2012 ce vendredi matin.
Par ailleurs, la France emprunte désormais au même prix que la Grèce, pays le plus endetté de la zone euro. Les coûts d'emprunt de la France ont en effet égalé ceux de la Grèce pour la première fois jeudi.
Au moment de la rédaction de cet article, le taux à 10 ans de la France est de 2.946% tandis que celui de la Grèce est de 2.95%.
En cause, la crise politique qui sévit en France. Le fait que les investisseurs exigent le même intérêt pour détenir la dette française que pour détenir celle de la Grèce, économie périphérique et criblée de dettes, montre l'ampleur des inquiétudes suscitées par les troubles politiques en France, alors que le gouvernement, dirigé par le Premier ministre Michel Barnier, s'efforce d'obtenir un soutien pour son budget 2025 qui vise à réduire les dépenses et à augmenter les impôts afin de limiter le déficit budgétaire béant de la France.
Les responsables français ont cherché à défendre l'économie jeudi, tout en reconnaissant que les investisseurs obligataires considéraient la dette française comme aussi risquée que celle de la Grèce, ce qui constituait une évolution inquiétante. Le ministre de l'économie, Antoine Armand, a déclaré jeudi que l'économie française ne pouvait pas être comparée à celle de la Grèce.
« La France n'est pas la Grèce, la France a une économie, une situation de l'emploi, une activité économique et une attractivité, une puissance économique et démographique qui sont bien supérieures, ce qui veut dire que nous ne sommes pas comme la Grèce », a déclaré M. Armand à BFM TV.
Notons que la crise politique française explique aussi en grande partie la sous-performance du CAC 40 par rapport aux autres indices européens ces dernières semaines.