Investing.com - L'économie américaine a connu un début de mois difficile, avec diverses données indiquant un ralentissement inquiétant de l'activité, et cette tendance ne fera qu'empirer, selon certains économistes.
La National Association for Business Economics a estimé suite à un sondage publié ce lundi que la croissance du PIB américain tombera en dessous de 2% pour la première fois depuis 2016 l'année prochaine.
Les économistes interrogés par la NABE anticipent en effet une croissance 2020 de seulement 1.8%, contre 2.1% dans le précédent sondage.
Bien que les 54 économistes interrogés ne s'attendent pas encore à une récession, les prévisions montrent que le ralentissement n'est plus seulement une attente, mais qu'il s'est déjà matérialisé, et qu'il devrait s'aggraver.
La semaine dernière, l'indice ISM a révélé que le secteur manufacturier s'est contracté pour un deuxième mois consécutif en septembre, au plus bas depuis juin 2009. Le secteur des services a lui aussi connu un ralentissement inattendu. Enfin, un rapport rapport NFP sur l'emploi US mitigé vendredi a constitué une indication de plus que la Réserve fédérale va de nouveau assouplir sa politique monétaire pour soutenir l'économie.
Malgré tout, le président de la Fed Jerome Powell a estimé vendredi dernier que l'économie est toujours " en bonne place ", ce qui n'est pas faux, puisque l'économie US connait actuellement sa plus longue phase d'expansion jamais enregistrée, bien qu'elle se poursuive à un rythme plus lent.
Ainsi, en ce qui concerne la perspective d'une nouvelle baisse de taux de la Fed, les économistes de la NABE sont divisés, 40 % anticipant une nouvelle baisse des taux cette année (75% d'ici la fin de l'année 2020).
Notons toutefois que ces anticipations sont assez loin des attentes du marché, qui anticipe une probabilité de 78% d'une baisse de taux de 0.25% ce mois-ci, et de près de 90 % d'une baisse en décembre, selon le baromètre des taux de la Fed Investing.com.
Rappelons que ce n'est pas le ralentissement actuel de l'économie US qui inquiète la Fed, mais plutôt l'incertitude que la guerre commerciale entre les États-Unis et la Chine fait peser sur la croissance globale et sur des secteurs particuliers comme l'industrie manufacturière, qui dépend à la fois de la demande mondiale et des importations de matières premières.