Investing.com - La guerre en Ukraine a changé la donne concernant la politique monétaire et la force de l'économie européenne. Le conflit pourrait avoir de fortes ramifications et des conséquences négatives sur la région.
Ce changement donne d'autant plus d'importance aux données économiques américaines comme le rapport NFP qu'attendent les investisseurs aujourd'hui. Avec l'inflation, les chiffres de l'emploi sont les guides de la banque centrale américaine pour la prise de décision concernant la politique monétaire.
Le président de la Fed, Jerome Powell, s'est déjà prononcé sur la probabilité d'avoir une hausse de taux de 0,25% lors de la réunion de ce mois. Cependant, ce sont les données réelles qui priment et toute surprise pourrait changer l'avis des membres de la Fed.
Les avis des analystes diffèrent sur la santé de l'emploi
Commerzbank (DE:CBKG) s'attend à une hausse importante des emplois. "Comme la pandémie avait déprimé l'emploi au cours des deux dernières années, en particulier pendant les mois d'hiver, les statisticiens prennent désormais une majoration plus importante lorsqu'ils corrigent les facteurs saisonniers au cours de ces mois. Nous nous attendons donc à une augmentation similaire des emplois pour février (500K, consensus 400K)."
La Societe Generale (PA:SOGN), elle aussi, vise une hausse sur le marché de l'emploi. "Nous attendons une lecture de 555K, ce qui est cohérent avec les gains de masse salariale au cours du dernier semestre. Nous pensons que les entreprises ont dû regarder au-delà de la poussée temporaire et du ralentissement de l'activité des services et ont donc procédé à l'ajout de personnel à un moment où l'offre de travail était très faible. On s'attendait à ce que le taux de chômage atteigne un nouveau plancher depuis le début de COVID-19, à savoir un taux de 3,8 %. Cependant, en janvier, le taux de chômage a augmenté, passant de 3,9 % à 4 %. Nous nous attendions à ce que le taux de participation au marché du travail soit stable ou en légère hausse, mais il a augmenté encore plus que prévu en janvier, passant de 61,9 en décembre à 62,2. Nous prévoyons une augmentation plus modeste de la population active pour février et une hausse du taux de participation à 62,3 %. L'augmentation plus modeste de l'offre de travail devrait se traduire par une baisse plus marquée du taux de chômage."
Citi (NYSE:C) prévoit également une forte hausse. "Après une surprise substantielle à la hausse de la croissance de l'emploi en janvier, nous attendons une augmentation tout aussi forte de 510K en février. La croissance du salaire horaire moyen devrait augmenter de 0,5 % par rapport au mois précédent et de 5,8 % par rapport à l'année dernière, les pressions salariales étant considérées comme généralement fortes au cours des prochains mois, les entreprises prévoyant toujours de nouvelles augmentations de salaires. Les marchés seront probablement plus attentifs à cet aspect du rapport sur l'emploi de février, et les risques de hausse seront particulièrement importants pour mettre en évidence les pressions inflationnistes croissantes. Et après une hausse modeste à 4,0 % en janvier, nous nous attendons à ce que le taux de chômage américain baisse à 3,8 % en février, le taux le plus bas depuis le début de la pandémie et juste 0,3pp au-dessus du taux de 3,5 % qui prévalait en février 2020."
Les avis ne sont pas que positifs
La Royal Bank of Canada (NYSE:RY) par contre pense que le marché de l'emploi reste tendu. "Les chiffres de l'emploi américain de février devraient une fois de plus indiquer une tension croissante sur le marché du travail. L'emploi a probablement encore augmenté (380K). Et aucun changement significatif de la population active ne devrait faire baisser le taux de chômage (3,9%) et pousser les salaires à la hausse."
La Deutsche Bank (DE:DBKGn) va encore plus bas. "Nous attendons 300K (consensus 400K) avec un taux de chômage qui redescend de 4 à 3,8% (consensus 3,9%)."
Toronto Dominion Bank (TSX:TD) garde la même vision que son homologue allemande. "Nous nous attendons à ce que l'emploi ait continué à se redresser en février après le rapport étonnamment fort de janvier - malgré la poussée des cas de COVID-19. Cela dit, nous nous attendons à ce qu'une partie de l'élan du mois dernier s'estompe, bien que le rythme de croissance de l'emploi reste ferme (TD : 300K, consensus : 400K). Les ajustements saisonniers ont été un facteur en janvier et ils joueront probablement un rôle à nouveau en février. En outre, malgré la croissance soutenue de l'emploi, nous pensons que le taux de chômage est resté stable à 4,0 %, car la participation à la population active a probablement augmenté (consensus : 3,9 %). Nous prévoyons également un ralentissement de la croissance des salaires, qui devrait s'établir à 0,5 % sur un an, contre 0,7 % en janvier, ce qui porterait le taux annuel à 5,8 %, un niveau encore plus élevé."