Investing.com - Les ministres des finances des pays de la zone euro ont surmonté des mois de divergences pour finaliser le cadre d'un mécanisme de financement partagé, conçu pour un déploiement en cas de choc économique futur.
Le président de la réunion dite "Eurogroupe" des responsables financiers nationaux, le ministre portugais des Finances, Mario Centeno, a salué l'accord ce lundi comme "une réalisation importante" et a déclaré qu'il avait rapproché les membres de la zone euro de ce qu'il a appelé une définition "classique" d'une zone à monnaie unique.
Les pays de la zone euro seront tenus de verser des contributions au fonds, et ceux qui subissent des pressions économiques pourraient être autorisés à réduire de moitié leurs propres contributions si nécessaire. La taille et la portée réelles du fonds restent à déterminer et susciteront probablement d'autres débats parmi les chefs de gouvernement européens plus tard dans l'année, alors qu'ils entament des discussions sur les finances de l'UE qui s'étaleront au cours des six prochaines années.
Le développement d'un pot d'épargne obligatoire commun de secours a été un projet longtemps soutenu par certains Etats membres, depuis que la crise de la dette de la zone euro a menacé l'existence même de la monnaie unique il y a plusieurs années et a obligé les Etats plus riches à contribuer de manière disproportionnée au sauvetage financier de la Grèce.
Rappelons qu'au cours des deux dernières années, le gouvernement français d'Emmanuel Macron a été le plus fervent partisan de ce concept, suggérant à un moment donné que plusieurs points de pourcentage du produit intérieur brut (PIB) global de la zone euro devraient être affectés à ce fonds.
En fin de compte, l'opposition de nations plus austère comme les Pays-Bas, qui n'aimaient pas l'idée de soutenir leurs Etats membres sans garantie de réformes structurelles majeures, a vu cette ambition se réduire. Mais M. Centeno a déclaré que les discussions futures pourraient ouvrir la voie aux pays qui, comme la France, sont disposés à contribuer volontairement davantage au mécanisme.
Le ministre des Finances d ela France Bruno Le Maire, a reconnu que le compromis avait exigé des "conversations difficiles" avec certains de ses pairs, mais a insisté jeudi matin sur le fait que ce nouveau budget séparé pour la zone euro était un "changement radical" et que grâce à des "étapes majeures", une "solution" serait bientôt en place si les pays de la zone euro devaient à nouveau "affronter une difficulté économique".