Par Peter Nurse
Investing.com -- La Chine et les États-Unis recommencent à parler commerce, les enquêtes de Covid battent leur plein et Shell (LON:RDSa) perd une bataille judiciaire. Les actions devraient ouvrir en baisse avant un déluge de données, notamment les inscriptions hebdomadaires au chômage. Voici ce qui fait bouger les marchés ce jeudi 27 mai.
1. Les négociations commerciales entre les États-Unis et la Chine
Les États-Unis et la Chine, les deux plus grandes économies du monde, ont repris leurs discussions sur le commerce.
Les négociateurs commerciaux en chef des deux pays ont eu une conversation plus tôt dans la journée de jeudi, marquant le premier engagement formel entre les chefs du commerce depuis que le président américain Joe Biden a pris ses fonctions en janvier.
Les deux parties ont convenu que les relations commerciales bilatérales sont très importantes et ont tenté de mettre de côté la méfiance qui existe depuis que l'administration américaine précédente a déclenché une guerre tarifaire de deux ans.
Toutefois, l'accord ne sera pas facile.
L'administration Biden procède à un examen complet de la politique commerciale entre les États-Unis et la Chine, avant l'expiration de l'accord de la phase 1 à la fin de 2021.
Cet accord, signé en janvier 2020 juste avant le début de la pandémie de Covid-19, prévoyait que la Chine augmente considérablement ses achats de produits agricoles, de produits manufacturés, d'énergie et de services américains.
Cependant, la Chine a manqué d'environ 40 % ses objectifs d'achat en 2020, et est en retard dans ses importations en 2021.
En outre, les sujets délicats du transfert de technologie et des subventions aux entreprises d'État doivent encore être abordés, tandis que Biden a également vivement critiqué la Chine pour ses violations des droits de l'homme.
2. Les actions en baisse ; Nvidia et Snowflake en ligne de mire
Les actions américaines devraient ouvrir en légère baisse jeudi, les investisseurs appréhendant la possibilité que la Réserve fédérale mette un frein à sa politique monétaire ultra-accommodante avant la publication de données clés sur l'emploi.
Vers 13h00, Dow Jones futures étaient en baisse de 25 points, soit 0,1%, à un peu plus de 34 250, S&P 500 futures étaient en baisse de 0,2% et Nasdaq 100 futures ont chuté de 0,5%.
Randal Quarles, le vice-président de la Fed chargé de la surveillance, a déclaré mercredi que la banque centrale devra commencer à discuter prochainement des plans de réduction de ses achats d'obligations si l'économie continue de montrer une amélioration massive au sortir de la pandémie.
Bien que le fait de discuter de changements puisse être très éloigné de la mise en œuvre effective de ces changements, la simple mention de la possibilité que la Fed assouplisse ses politiques ultra-accommodantes pourrait peser.
Cela dit, les pertes ne devraient pas être importantes, car les investisseurs attendent de nouvelles données sur le marché du travail (voir ci-dessous) pour évaluer le rythme de la reprise économique avant le week-end du Memorial Day.
D'autres détaillants publient leurs résultats trimestriels jeudi, notamment Best Buy (NYSE:BBY), Dollar General (NYSE:DG) et Costco (NASDAQ:COST), tandis que le fabricant de logiciels Salesforce.com (NYSE:CRM) est également attendu.
En outre, Snowflake (NYSE:SNOW) fera l'objet d'une attention particulière après que la société de logiciels d'analyse de données a annoncé des pertes croissantes après la clôture mercredi. Nvidia (NASDAQ:NVDA) sera également sous les projecteurs après que le géant des puces ait battu les attentes au premier trimestre, ses revenus ayant augmenté de près de 90 % par rapport à l'année dernière.
3. Les demandes d'allocations chômage sont attendues
Le nombre hebdomadaire d'Américains déposant des nouvelles demandes d'allocations de chômage doit être publié plus tard jeudi, et les investisseurs le suivront sans aucun doute de près pour obtenir des indices sur le rythme de la reprise du marché du travail, en particulier avant le rapport officiel sur l'emploi du mois de mai, la semaine prochaine.
Les économistes s'attendent à ce qu'un total de 425 000 Américains aient déposé une demande d'allocations de chômage au cours de la semaine se terminant le 22 mai, à 14h30, après que cette mesure soit tombée à un nouveau plus bas de l'ère pandémique de 444 000 la semaine précédente.
Le nombre des inscriptions continues, qui sont mesurées avec une semaine de décalage par rapport aux demandes initiales, sera également important après avoir augmenté de plus de 100 000 pour atteindre 3,751 millions la semaine dernière.
Les responsables de la Réserve fédérale ont toujours soutenu qu'ils ne devaient pas retirer les mesures de stimulation monétaire tant que le marché du travail n'avait pas fait de "progrès substantiels".
D'autres données liées au logement sont également attendues jeudi, notamment l'indice des ventes de logements en attente de la National Association of Realtors pour avril, qui devrait augmenter de 0,8 % par rapport au mois précédent, les données sur les biens durables pour avril et la deuxième lecture du PIB du premier trimestre.
4. Enquêtes sur le Covid-19
Les États-Unis et l'Europe semblent avoir pris le dessus sur le virus Covid-19, grâce à l'intensification des programmes de vaccination. L'attention se tourne maintenant vers la découverte de l'origine du virus et de ce que les gouvernements auraient pu faire de mieux pour le combattre.
Le président Joe Biden a déclaré mercredi que les services de renseignement américains poursuivaient deux grandes théories sur l'origine du virus, à savoir si le nouveau coronavirus "a émergé d'un contact humain avec un animal infecté ou d'un accident de laboratoire".
Un rapport de l'Organisation mondiale de la santé, rédigé conjointement avec des scientifiques chinois en mars, a déclaré que le virus avait probablement été transmis de la chauve-souris à l'homme par un autre animal, et que "l'introduction par un incident de laboratoire était considérée comme une voie extrêmement improbable."
Au Royaume-Uni, une commission parlementaire chargée d'enquêter sur la gestion de la pandémie par le gouvernement a entendu le témoignage de Dominic Cummings, ancien conseiller principal du Premier ministre Boris Johnson.
Cummings a qualifié de "désastre" le plan initial de lutte contre le virus mis en place par la Grande-Bretagne et a déclaré que la gestion incompétente de la pandémie par le Premier ministre Boris Johnson avait entraîné des dizaines de milliers de décès inutiles.
Avec près de 128 000 décès, le Royaume-Uni a le cinquième bilan officiel le plus élevé du monde pour le virus Covid-19, bien plus que les estimations initiales du gouvernement, qui prévoyaient le pire scénario, soit seulement 20 000 morts.
5. Shell perd un procès historique sur le climat
Royal Dutch Shell (AS:RDSa) va devoir repenser radicalement ses projets de réduction des émissions de gaz à effet de serre, après que la compagnie pétrolière a perdu un procès aux Pays-Bas - une décision historique qui pourrait déclencher des actions en justice contre des entreprises énergétiques du monde entier.
Au début de l'année, Shell a présenté des plans visant à réduire l'intensité de carbone de ses produits de 20 % d'ici 2030 par rapport aux niveaux de 2016, et de 100 % d'ici 2050.
Ce plan était largement considéré comme l'une des stratégies climatiques les plus ambitieuses du secteur, mais le tribunal néerlandais l'a jugé insuffisant et a ordonné à Shell de réduire ses émissions de carbone de 45 % d'ici à 2030 par rapport aux niveaux de 2019.
La société a déclaré qu'elle ferait appel de cette décision, mais elle n'en tirera pas moins la sonnette d'alarme dans les conseils d'administration des entreprises énergétiques du monde entier, et ce dans un contexte de pression croissante des investisseurs et des gouvernements en faveur d'un abandon des combustibles fossiles au profit des sources d'énergie renouvelables.
Cette pression a été illustrée par un actionnaire activiste qui a réussi à obtenir deux sièges au conseil d'administration d' Exxon Mobil (NYSE:XOM) aux États-Unis après s'être opposé à la stratégie climatique du géant pétrolier.
Pendant ce temps, les prix du pétrole brut ont glissé vers le bas jeudi, mais sont restés dans une fourchette étroite, les traders digérant l'optimisme concernant la saison de conduite aux États-Unis ainsi que le retour possible des exportations iraniennes.
Vers 13h05, le brut américain était en baisse de 0,8% à 65,66 $ le baril, tandis que le Brent était en baisse de 0,8% à 68,16 $.
Le marché a été soutenu mercredi en fin de journée par une baisse plus importante que prévu des stocks de pétrole américains, l'Energy Information Administration faisant état d'un retrait de 1,662 million de barils pour la semaine au 21 mai, mais l'attention reste concentrée sur les négociations nucléaires iraniennes et la levée éventuelle des sanctions sur ses exportations de pétrole.