Investing.com - Le très attendu rapport sur l’emploi (NFP) aux États-Unis pour le mois de janvier 2025 fait état de 143 000 créations de postes non agricoles, un chiffre inférieur aux 170 000 anticipés par le consensus. Malgré cette contre-performance relative, plusieurs éléments du rapport suggèrent toutefois que le marché de l’emploi américain reste solide, en particulier avec un taux de chômage qui poursuit sa baisse.
Les chiffres de l’emploi aux États-Unis pour le mois de janvier font état de 143 000 créations de postes non agricoles, un résultat en deçà du consensus qui tablait sur 170 000. Malgré cette légère déception, les révisions sur les deux mois précédents, désormais estimées à +100 000 au lieu de -8 000 initialement, témoignent d’une amélioration notable des estimations antérieures. Ces ajustements indiquent que la dynamique globale du marché du travail reste solide, même si le chiffre principal du mois de janvier paraît moins élevé que prévu.
Le taux de chômage, quant à lui, passe de 4,1 % à 4,0 %, alors que les analystes s’attendaient à un maintien à 4,1 %. Cette baisse, bien qu’elle puisse paraître modeste, suggère que le marché de l’emploi conserve une certaine vigueur en ce début d’année. S’ajoute à cela une hausse des rémunérations horaires moyennes qui gagne 0,5 % sur un mois, dépassant la progression de 0,3 % attendue et celle du mois de décembre. En rythme annuel, l’évolution est également plus forte que prévu, à +4,1 % contre 3,8 % anticipés et 3,9 % le mois précédent.
Toutefois, cette hausse plus marquée des salaires doit être relativisée par la baisse de la durée hebdomadaire du travail, qui se fixe à 34,1 heures en janvier, alors qu’on prévoyait 34,3 heures et qu’elle atteignait 34,2 heures après révision en décembre. La réduction du nombre total d’heures travaillées tend à gonfler mécaniquement le taux de rémunération horaire. Dans ce contexte, il est possible que des facteurs exceptionnels, notamment les récents incendies en Californie, aient perturbé l’activité dans certaines zones et diminué les heures de travail effectives.
Malgré la déception par rapport au consensus pour les créations d’emplois, la baisse du taux de chômage à 4,0 % (3,976 % non arrondi) signale que le marché de l’emploi reste relativement tendu. Les révisions positives (notamment +100 000) pour les mois précédents confirment que la dynamique sous-jacente n’est pas aussi faible que ne le laissait penser le chiffre principal de janvier.
Le fort rebond de +0,5 % sur un mois et de +4,1 % sur un an dans les salaires horaires pourrait alimenter les anticipations d’inflation salariale. Cependant, une partie de cette hausse proviendrait de la baisse du nombre d’heures travaillées (34,1 contre 34,2-34,3 habituelles), possiblement en raison des incendies en Californie qui ont perturbé l’activité dans certaines zones.
Avec un taux de chômage à 4,0 % et des salaires toujours en progression soutenue, la Banque centrale américaine (Fed) pourrait se trouver confrontée à un dilemme : d’un côté, le ralentissement dans les créations de postes plaide pour un discours plus prudent ; de l’autre, la hausse notable des salaires fait craindre une persistance de pressions inflationnistes. Il faudra toutefois confirmer ces chiffres dans les prochains mois pour déterminer si la Fed envisagera ou non de nouveaux ajustements de politique monétaire.
Avant l’ouverture de Wall Street, les contrats à terme sur l’indice S&P 500 sont restés inchangés, reflétant un certain attentisme des investisseurs. Du côté des changes, l’EUR/USD se maintient autour de 1,0375, quasiment inchangé, malgré un bref épisode de volatilité au moment de la publication du rapport.