STRASBOURG (Reuters) - Le ministre de l'Economie et des Finances, Bruno Le Maire, a demandé mercredi à General Electric (NYSE:GE) de revoir son plan de suppression d’un millier d’emplois à Belfort, sous peine de se mettre en infraction avec les engagements souscrits auprès du gouvernement, indique un communiqué du ministère.
C’est la première fois depuis l’annonce du plan social, en juin, que le ministre fait droit aux arguments des syndicats qui voient dans la suppression annoncée de la moitié des effectifs de l’activité turbine à gaz un risque de disparition ou de marginalisation de l’activité.
A l’issue d’un comité de suivi des engagements de General Electric qui s’est tenu à Paris, « le ministre a indiqué à la direction du groupe GE que le plan de restructuration envisagé entraînerait la rupture des engagements pris par GE s’il était mené à son terme sans modification », indique le communiqué.
« Les engagements présentant un risque de rupture concernent notamment le maintien à Belfort des centres de décisions préexistants liés aux turbines à gaz 50 Hz dans les domaines de la supervision des activités commerciales (…), la stratégie en matière de chaîne d’approvisionnement et les activités de R&D et R&D appliquée », précise le ministère.
L’accord signé en 2014 entre le conglomérat américain, Alstom (PA:ALSO) et l’Etat français, prévoyait le maintien des centres de décision de l’activité Turbines à gaz à Belfort pour une durée d’au moins dix ans.
L’intersyndicale de General Electric avait adressé en juillet une « mise en demeure » à Bruno Le Maire pour qu’il fasse respecter cet engagement. Le ministre avait répondu en demandant aux syndicats de lui transmettre tous les éléments d’analyse susceptibles d’étayer leurs craintes.
Dans un communiqué, General Electric affirme « qu’il continuera à tenir ses engagements et demeurera un acteur industriel de premier plan en France ».
« Dans ce contexte, GE travaille sur les mesures possibles pour adapter le projet de réorganisation en cours tout en permettant de recouvrer durablement la compétitivité de l’activité gaz du site de Belfort dans un marché très dégradé », ajoute la direction en invitant les syndicats à des négociations qu’ils ont jusqu’à présent boycottées.
(Gilbert Reilhac, édité par Elizabeth Pineau)