Par Geoffrey Smith
Investing.com - La Chine a prolongé la période officielle des fêtes de fin d'année, espérant gagner du temps pour arrêter la propagation du coronavirus qui a coûté la vie à au moins 80 personnes. Les prix du pétrole ont de nouveau chuté lorsque l'ampleur de la baisse de la demande chinoise est devenue apparente. Les bourses devraient subir de lourdes pertes à l'ouverture, les acteurs du marché anticipant un impact important, quoique temporaire, sur le PIB chinois à court terme. Un projet de mémoire de John Bolton dit que le président Donald Trump lui a personnellement dit qu'il voulait lier l'aide militaire à l'Ukraine à une enquête sur le fils de Joe Biden, mais il reste à savoir si le Sénat acceptera les preuves. Et les obligations italiennes ont bondi après qu'une élection régionale ait stoppé l'élan politique du parti populiste de droite Lega. Voici ce que vous devez savoir sur les marchés financiers le lundi 27 janvier.
1. L'économie chinoise ébranlée par le coronavirus
Pékin a prolongé la semaine du Nouvel An de trois jours supplémentaires pour donner aux autorités plus de temps pour dépister les nouveaux cas de virus. Les responsables ont déclaré ce weekend que les patients peuvent être infectieux jusqu'à 14 jours avant que leurs symptômes ne se manifestent, ce qui rend plus difficile d'arrêter sa propagation.
Outre les annulations généralisées des transports en commun et les célébrations du nouvel an, les autorités ont également fermé des cinémas, des parcs à thème et d'autres centres pendant ce qui est normalement la période la plus animée de l'année. Les arrivées de touristes à Macao, la capitale du jeu du pays, ont diminué de 80% par rapport à l'année dernière, a rapporté Bloomberg.
Le nombre de cas confirmés est passé à 2 744 au moment de la rédaction du présent rapport, dont 44 hors de Chine, selon des responsables de l'Organisation Mondiale de la Santé cités par la BBC. Quatre étaient aux États-Unis. Le nombre de décès est passé à 80. Au cours de la semaine dernière, les deux chiffres ont augmenté d'environ 50% par jour.
La plupart des analystes s'attendent toujours à ce que les pertes du PIB soient temporaires plutôt que permanentes, bien qu'elles préviennent que les retombées sur l'économie mondiale pourraient être plus importantes que lors de l'épidémie de SRAS en 2003, lorsque la Chine représentait une part moins importante du PIB mondial.
2. Le pétrole et le minerai de fer profitent de l'aversion au risque des marchés mondiaux
Les prix du pétrole brut ont continué de baisser, le marché faisant face à une destruction généralisée de la demande due aux mesures prises par la Chine pour arrêter la propagation du virus. Les transports publics ont été limités dans de nombreuses villes, et le ministère chinois des Transports a déclaré le weekend que le transport global était en baisse de 29% au début de la période des fêtes. Les vols ont diminué de 42%.
À 13h00, les futures sur le brut américain étaient en baisse de 3,3% à 52,38$ le baril, leur plus bas niveau en trois mois, tandis que les futures sur le Brent étaient en baisse de 3,3% à 57,90$.
Il n'y a eu aucun soutien visible de la montée de tension en Irak ce weekend, car les États-Unis ont signalé qu'ils riposteraient contre les milices soutenues par l'Iran dans le pays après une attaque à la roquette contre l'ambassade des États-Unis à Bagdad.
Les prix des métaux de base ont également chuté, reflétant les perspectives d'une fermeture prolongée des usines chinoises. Les prix du minerai de fer ont chuté de 6,5% en Asie, tandis que les futures sur le nickel ont diminué de 2,7% et les futures sur le cuivre ont diminué de 1,9% à Londres.
3. Les marchés US devraient chuter à l'ouverture
Les actions américaines devraient subir de lourdes pertes à l'ouverture, alors que la dynamique à la baisse s'accumule après la pire semaine depuis août pour le S&P 500.
À 13h00, les futures sur le Dow 30 étaient en baisse de 1,5%, après avoir atteint un nouveau plus bas pour l'année, tandis que les futures S&P 500 étaient en baisse de 1,5% et les futures sur le Nasdaq 100 de 1,9%, les deux ayant atteint un creux de trois semaines plus tôt. Les marchés européens ont tous baissé de plus de 1% après les échanges matinaux en Europe.
Cette semaine sera la plus chargée de la saison des résultats actuelle, avec tous les grands noms de la technologie. Cependant, la semaine démarre relativement doucement, la liste étant dirigée par DR Horton Inc (NYSE:DHI), Sprint Corp (NYSE:S), Whirlpool Corporation (NYSE:WHR) et Arconic Inc (NYSE:ARNC).
En ce qui concerne le calendrier économique, on notera que le président de la Fed de New York, John Williams, s'exprimera à 15h30, mais il est peu probable qu'il commente la politique monétaire alors que la Fed rendra les conclusions de sa réunion du mois de janvier mercredi. Les données sur les ventes de maisons neuves pour décembre sont attendues à 16h00.
4. Bolton charge Trump, mais pas au Congrès
John Bolton, ancien conseiller à la sécurité nationale du président Donald Trump, a fait savoir que Trump lui avait dit qu'il voulait geler l'aide militaire à l'Ukraine, déjà approuvée par le Congrès, jusqu'à ce que le président Volodymyr Zelensky annonce une enquête criminelle sur le fils de Joe Biden.
Biden père est l'adversaire le plus probable de Trump lors de l'élection présidentielle de cette année.
L'affirmation, rapportée pour la première fois par le New York Times, est issue d'un projet de mémoire de Bolton circulant à Washington, et ajoute à l'ensemble des preuves liant directement Trump à la suspension de l'aide d'un allié des États-Unis à des fins personnelles.
Cependant, il est loin d’être certain que la plainte sera admise comme élément de preuve dans le cadre du procès de mise en accusation de Trump devant le Sénat. Il n'est même pas clair si Bolton sera appelé à témoigner, compte tenu des règles de procès établies par les sénateurs républicains la semaine dernière.
5. Les obligations italiennes bondissent alors que Salvini a échoué
Les obligations du gouvernement italien et les actions bancaires ont bondi après une défaite cuisante pour l'alliance de droite dirigée par le parti Lega de Matteo Salvini lors des élections régionales de ce weekend.
Malgré une campagne intense et coûteuse, la Lega n'a pas réussi à arracher le contrôle de la région d'Émilie-Romagne à une alliance dirigée par le Parti Démocrate de centre-gauche. Le résultat ralentit la dynamique d'un parti qui a promis une politique budgétaire plus expansionniste, risquant une confrontation avec le reste de la zone euro.
Le rendement de l'indice de référence italien à 10 ans a baissé de 18 points de base, tandis que l'écart entre celui-ci et son homologue allemand s'est resserré de 15 points de base à 142, son plus bas niveau en près de trois mois.
Le rallye a également permis aux actions bancaires italiennes d'échapper à la déroute générale des marchés boursiers.