PARIS (Reuters) - Alors que l’inflation est sur une pente descendante, la principale incertitude porte désormais sur la croissance et sur la perception du message des banques centrales par les marchés, estime-t-on chez Lombard Odier.
L’inflation montre des signes de ralentissement aux Etats-Unis, où elle devrait atteindre 3% en fin d'année selon les spécialistes de la banque privée, et en Europe.
La survenue ou non d'une récession est donc désormais la principale inconnue, les économies développées étant soumises à des facteurs contradictoires qui compliquent les prévisions.
"Nous estimons que les économies développées subiront une récession modérée", a expliqué Samy Chaar, chef économiste de Lombard Odier.
La baisse de la production de crédit aux Etats-Unis comme en Europe va peser sur l'activité, tandis que les marchés de matières premières, en net déclin depuis l'an dernier, envoient un mauvais signal sur l'état de l'économie mondiale.
L'économiste reconnaît toutefois que la résistance des marchés du travail et du secteur des services pourrait permettre aux pays riches d'éviter une récession.
Le reflux de l'inflation et le ralentissement de l'activité ne facilitent pas la tâche des banques centrales, qui devront tempérer les attentes des marchés une fois le taux terminal atteint.
"Les banques centrales devront maintenir des conditions restrictives jusqu'à ce qu'elles commencent à baisser leurs taux, ce qui ne sera pas possible si les actions montent et que les rendements obligataires baissent" en anticipation d'une diminution du taux directeur, a remarqué Samy Chaar.
La communication serait le seul outil dont disposeraient alors les banques centrales, même si la gestion du bilan peut, en partie, contribuer à maintenir des conditions monétaires restrictives.
Dans ce scénario, Lombard Odier garde une exposition aux actions de qualité mais est neutre sur la classe d'actif, qui intègre déjà beaucoup de bonnes nouvelles.
A l'inverse, la fin prochaine des hausses de taux sera favorable à l'obligataire, dont les prix remonteront un peu avant la dernière hausse, tandis que le dollar devrait souffrir du resserrement du différentiel de taux entre la Fed et le reste des banques centrales.
(Reportage Corentin Chappron, édité par Blandine Hénault)