Investing.com – Dans un mémo adressé aux clients de Natixis (PA:CNAT), Patrick Artus, conseiller économique principal de la banque, a partagé une vision pessimiste de l’économie, estimant qu'une crise est "inévitable".
Pointant du doigt la divergence entre la baisse des PIB et la forte hausse des dettes, la banque a que fait remarquer que "la solvabilité des emprunteurs ne peut être assurée si les ratios dette/revenu augmentent continuellement".
Patrick Artus a également souligné les risques liés aux politiques monétaires très souples des banques centrales : "La masse monétaire ne peut pas être augmentée continuellement par rapport au revenu, car tôt ou tard, la demande de monnaie, qui est liée à l'épargne et au revenu, ne peut plus augmenter", a-t-il déclaré.
Il a aussi souligné le risque de bulle sur les actions et l’immobilier, expliquant :
"La hausse des prix relatifs des actifs ne peut être extrapolée : S'ils deviennent trop élevés, l'épargne des acheteurs d'actifs ne suffira plus à les acheter, ce qui entraînera inévitablement une correction à la baisse des prix ».
Dans sa note, Natixis a aussi souligné les risques liés au déséquilibre de la répartition des revenus en défaveur des salariés : "Si les gains salariaux ne bénéficient pas de gains de productivité sur une longue période, la demande de biens et de services deviendra trop faible pour absorber la production, qui croît rapidement lorsque les gains sont investis."
Or, les ajustements que cela implique pourraient largement secouer l’économie. Natixis a en effet souligné qu’une répartition des revenus plus favorables aux salariés mènera à une hausse de l’inflation, qui elle-même appellera à un resserrement de la politique monétaire, qui pourrait déclencher une récession :
"La stabilisation de ces variables conduira à une crise très radicale, due à une croissance plus rapide des salaires et de l'inflation, à une politique monétaire restrictive, à une chute de la richesse et des prix des actifs, et à une récession causée par une chute de la demande intérieure".