Air France, qui veut regrouper ses filiales régionales Britair, Regional et Airlinair, ouvrirait le capital de cette nouvelle entité à un investisseur extérieur, affirme mercredi LaTribune.fr en citant "des sources concordantes".
"Nous ne faisons aucun commentaire dans la mesure où nous présentons demain (jeudi) aux cadres et devant le comité central d'entreprise (CCE) la vision globale de notre entreprise", a déclaré à l'AFP un porte-parole de la compagnie française.
D'après LaTribune.fr, le plan, qui doit être présenté jeudi en CCE, viserait à créer un "pôle régional unifié français beaucoup plus autonome d'Air France".
Il pèserait un milliard d'euros de chiffre d'affaires, avec une centaine d'avions et 3.500 salariés.
Sa direction serait confiée à Lionel Guérin, actuel PDG d'Airlinair et de Transavia, la filiale low-cost commune d'Air France et KLM. M. Guérin avait un temps était pressenti pour remplacer l'ancien dirigeant Pierre-Henri Gourgeon.
Cette dernière devrait également être développée, avec une flotte qui passerait de 8 avions aujourd'hui à 20 en 2015-2016, ce qui permettrait aussi d'absorber en partie le sureffectif d'Air France, indique encore le journal économique en ligne.
Le regroupement des filiales régionales et le développement du low-cost avaient déjà été annoncés en avril dans le cadre d'un point d'étape sur le plan triennal du groupe (Transform 2015).
Le transporteur franco-néerlandais en difficultés a dévoilé en janvier un plan sur trois ans avec l'objectif d'économiser deux milliards d'ici à 2015.
Le groupe a lancé dans un premier temps des mesures d'urgence (gel des salaires, des embauches, des investissements, report de livraisons d'avions, etc.) pour économiser un premier milliard.
Il élabore actuellement un deuxième volet structurel pour économiser un second milliard.
Le CCE de jeudi doit être l'occasion de faire un point d'étape sur la situation de la compagnie française, particulièrement fragilisée. Elle négocie ainsi avec les syndicats pour revisiter une bonne partie des accords d'entreprise (amplitude horaire, prise de congés, composition d'équipage, etc.).
La direction estime que de ces négociations dépend la réussite du plan Transform 2015 et "la capacité d'Air France à éviter des départs non volontaires".
Des informations de presse, que la direction d'Air France a aussitôt démenties, ont fait état lundi de suppressions de milliers de postes, qui affecteraient les pilotes pour la première fois dans l'histoire de la compagnie.
Le Figaro en a évoqué 5.000 d'ici à 2015, dont une moitié via des départs naturels (retraite, démissions) et l'autre via un plan de départs volontaires. LaTribune.fr a estimé de son côté que 2.500 à 3.000 salariés seraient touchés par le plan de départs volontaires.
La direction a indiqué ne pas avoir fait de chiffrage à ce stade.