Le groupe franco-néerlandais Air France-KLM, en pleine restructuration, a confirmé lundi attendre une amélioration de ses résultats au second semestre, après avoir divisé par deux sa perte d'exploitation au printemps grâce au transport de passagers.
Comme prévu, le groupe a creusé sa perte nette au deuxième trimestre (895 millions d'euros contre 197 millions). Mais sa perte d'exploitation s'élève à 66 millions contre 145 millions au deuxième trimestre de 2011, a annoncé le groupe aérien.
Ces résultats ont été salués à la Bourse de Paris où le titre a terminé la séance sur un spectaculaire gain de 18,56% à 4,61 euros, dans un marché en hausse de 1,24%.
"Le point positif du trimestre écoulé est que l'activité majeure (le passage) a bien résisté et n'a pas été, à ce stade, affecté par le ralentissement économique mondial et plus spécialement, par le ralentissement en Europe et en France", a commenté le directeur financier, Philippe Calavia, lors d'une conférence téléphonique.
Trafic passager plutôt positif
Il a souligné que le trafic passager avait été "plutôt positif" au deuxième trimestre, +2,4% (soit 55,8 millions) "pour des capacités qui ont très peu progressé". Des tendances que l'on retrouve sur l'ensemble du semestre, avec un trafic passager en hausse de 3,9%, a-t-il relevé.
"Par contraste, le transport de marchandises est confronté aux conséquences du ralentissement du commerce économique mondial", a-t-il dit. "On a eu beau baisser les capacités de manière forte, le trafic a baissé sur le trimestre (-6,9%) comme sur le semestre (-6,4%)".
S'agissant de la perte nette, elle s'explique pour partie à une provision de restructuration de 368 millions d'euros, "dont l'essentuel est destiné à financer le plan de départs volontaires de la compagnie Air France", a expliqué M. Calavia.
"Les financiers du groupe ont bien +chargé la barque+", a dénoncé dans un communiqué l'un des syndicats du groupe, Sud-aérien.
Restructuration
Air France-KLM, deuxième groupe aérien européen, est né en 2004 du rapprochement des compagnies française et néerlandaise du même nom.
Il a lancé en janvier un plan de restructuration avec l'objectif de réduire de deux milliards la dette du groupe tout en économisant deux milliards à l'horizon 2015.
Pour y parvenir, le groupe entend améliorer sa productivité. Air France supprimera en outre 5.122 postes d'ici à fin 2013, soit 10% de ses effectifs.
"Même si les résultats de ce deuxième trimestre sont en amélioration par rapport à ceux de l'année précédente, ils sont encore négatifs", a relevé le président du groupe Jean-Cyril Spinetta, cité dans un communiqué.
"Dans un environnement économique mondial de plus en plus incertain auquel s'ajoutent la volatilité du prix du pétrole et l'instabilité des monnaies, l'amélioration de notre productivité et de nos coûts est plus que jamais nécessaire", a-t-il ajouté, estimant que le second semestre "devrait enregistrer les premiers impacts" positifs du plan de restructuration.
Philippe Calavia a jugé que le groupe n'avait pas d'autre choix que la restructuration.
"Les mesures que nous proposons sont des mesures qui sont destinées à assurer la survie de l'entreprise, son rebond et sa croissance. Ce ne sont pas des mesures destinées à faire plaisir aux actionnaires qui sont d'ailleurs plutôt maltraités", a-t-il conclu.