Airbus reste optimiste sur la vigueur du marché aéronautique mondial pour les vingt prochaines années et continue de parier sur l'intérêt des compagnies aériennes pour son très gros porteur A380, qui a peiné récemment à enregistrer de nouvelles commandes.
L'avionneur européen table sur un marché total de plus de 29.220 nouveaux avions de transport de passagers et de fret à livrer entre 2013 et 2032, représentant une valeur de près de 4.400 milliards de dollars, selon ses prévisions présentées mardi à Londres.
C'est plus de 1.000 appareils supplémentaires par rapport à sa précédente prévision sur vingt ans élaborée l'an dernier.
Ces chiffres portent sur l'ensemble du marché aéronautique, qu'Airbus devrait donc se partager avec son concurrent américain Boeing. Mais aussi peut-être avec de nouveaux venus, comme le canadien Bombardier dont le CS100, un appareil de plus de 100 places, vient de réaliser son premier vol.
Le trafic aérien et la demande de nouveaux avions devrait être tirés par les pays émergents, en particulier l'Asie, où les villes et les classes moyennes se développent, prévoit Airbus. Face à la hausse des prix du pétrole, les compagnies devraient se doter d'avions moins gourmands en carburant comme le nouveau A320neo, équipé de nouveaux moteurs plus efficaces.
Airbus continue aussi de penser que les compagnies s'intéresseront aux très gros porteurs, un marché dominé par son quadriréacteur A380, des appareils qui devraient représenter 1.334 unités et 519 milliards de dollars sur vingt ans pour le transport de passagers - une prévision stable par rapport à l'an dernier.
"Dans vingt ans, le trafic aérien aura doublé et l'on aura besoin de plus gros avions pour faire face à ce trafic", a assuré John Leahy, le directeur commercial d'Airbus.
"Il ne sera physiquement pas possible de transporter tous ces passagers dans des avions bimoteurs", a-t-il ajouté, lors d'une conférence de presse.
A ce jour, Airbus compte seulement 262 commandes fermes au total pour l'A380, et peinait ces derniers temps à remplir le carnet de commandes de son emblématique avion géant.
La société Doric, spécialiste du financement d'achats d'avions pour le compte des compagnies aériennes, a signé un protocole d'accord pour 20 A380 au dernier salon aéronautique du Bourget en juin mais le contrat reste encore à finaliser.
Son concurrent Boeing se montre tout aussi optimiste pour le marché international, estimant que la flotte d'avions dans le monde doublera en vingt ans.
Il a en revanche revu à la baisse en juin ses prévisions pour la demande de très gros porteurs de plus de 400 sièges, comme l'A380 ou son propre 747-8 Intercontinental, avec une demande estimée limitée à 760 appareils au total.
Dans l'immédiat, Airbus fera des "annonces" de contrats commerciaux et sur ses produits au salon aéronautique de Pékin cette semaine, a également promis John Leahy, sans vouloir préciser de quel type d'appareil il s'agirait.