Le gouvernement espagnol a annoncé vendredi une augmentation du fonds de garantie des dépôts bancaires, afin de s'assurer que les banques du pays, et non les contribuables, prendront en charge la restructuration de leur secteur.
Actuellement, le fonds de garantie espagnol est abondé par les établissements financiers, qui doivent verser une somme équivalant à entre 0,6 et 1 pour 1.000 des sommes déposées chez eux, en fonction du profil de chaque établissement, et jusqu'à un maximum de 2 pour 1.000.
Le gouvernement a décidé de "renforcer ce fonds de garantie des dépôts", afin de faire passer le montant à verser à 2 pour 1.000 et la limite "de 2 à 3 pour 1.000", a annoncé la ministre de l'Economie Elena Salgado, à l'issue du Conseil des ministres.
Ainsi "la restructuration du système financier aura un coût nul pour les contribuables et la mesure approuvée aujourd'hui contribue à renforcer cela", a-t-elle expliqué. "C'est cela l'objectif".
Le secteur bancaire espagnol, fragilisé depuis l'éclatement de la bulle immobilière en 2008, est une source récurrente d'inquiétudes des marchés, et le gouvernement a mené plusieurs réformes pour le renforcer.
Mais, pour ne pas mettre en danger son devoir de réduction du déficit, il a décidé en octobre que les banques devraient assumer les pertes éventuelles d'argent public liées à leur restructuration.
Un nouveau fonds de garantie des dépôts, financé par les banques, a ainsi été créé en fusionnant les trois fonds déjà existants, avec un "patrimoine conjoint de 6,593 milliards d'euros", avait indiqué Mme Salgado à cette occasion.
Dans un communiqué, l'Association des banques espagnoles (AEB) a jugé "surprenant et injuste que l'on augmente les contributions des banques au fonds de garantie", rappelant qu'elles "n'ont pas reçu d'aides publiques", contrairement aux caisses d'épargne, maillon faible du secteur espagnol.
L'AEB a également appelé le gouvernement à "faire face, de manière définitive, à la restructuration inachevée du système financier".
Au final, l'Etat espagnol contrôle actuellement cinq entités bancaires (dont quatre caisses), pour une facture publique de 8,551 milliards d'euros sous forme de prêts, ainsi que 5 milliards d'euros de ligne de crédits, et cherche à revendre certaines d'entre elles pour se désengager financièrement.