PARIS (Reuters) - La part des exportations françaises dans le commerce mondial a de nouveau reculé en 2014, l'amélioration attendue du solde du commerce extérieur provenant uniquement de l'allègement de la facture énergétique, selon une étude de l'institut COE-Rexecode publiée mardi.
Pour autant, elle souligne que certains éléments de la compétitivité coût des entreprises françaises sont désormais mieux orientés, avec notamment la mise en oeuvre du Crédit d'impôt compétitivité emploi (CICE), mais que leur impact dans les investissements et l'innovation sera "nécessairement" lent.
Elles devraient également profiter en 2015 des effets de la baisse de l'euro et de la chute des cours du pétrole.
L'étude estime que la valeur des exportations françaises devrait avoir stagné en 2014 et que la part de la France dans les exportations mondiales, stabilisées autour de 3,15% depuis 2010, devrait être tombée à 3,0%.
Dans le même temps, le poids des exportations françaises de marchandises dans les exportations de la zone euro a atteint 12,3%, soit 0,2 point de moins qu'en 2013.
La baisse du déficit commercial 2014, qui pourrait revenir autour de 3,3% du produit intérieur brut contre 3,7% un an plus tôt, est due à la seule chute des prix du pétrole importé.
Le déficit des échanges hors énergie s'est en effet creusé l'an passé, celui des seuls produits industriels (annualisé sur la base des chiffres des 11 premiers mois de l'année) augmentant à 26,4 milliards d'euros contre 24,0 milliards en 2013.
Selon COE-Rexecode, les exportateurs français sont notamment confrontés à des concurrents espagnols très compétitifs avec l'ajustement brutal des salaires intervenu dans ce pays.
Cette concurrence est particulièrement significative "dans les zones en développement et pour des produits de faible ou moyenne, voire moyenne haute technologie".
L'année 2014 a néanmoins été marquée par une inflexion de la compétitivité coût des entreprises françaises après des années de dégradation, que ce soit des coûts horaires du travail ou du taux de marge, sous l'impact de la mise en place du CICE et d'un ralentissement des hausses de salaires.
Cette amélioration, si elle n'a pas produit de résultat visible en 2014, "devrait progressivement jouer favorablement".
L'enquête menée annuellement par COE-Rexecode auprès des importateurs étrangers montre aussi que les produits français restent "positionnés sensiblement au-dessus de la moyenne pour leur qualité, leur contenu technologique ou leur notoriété".
Même s'ils restent devancés dans la plupart des secteurs par les produits allemands, "ils sont clairement mieux valorisés par les acheteurs que les produits espagnols ou italiens".
Mais ils sont également perçus comme chers, souvent plus chers que leurs concurrents directs, avec pour conséquence que les entreprises doivent mener de pair des efforts d'innovation et de maîtrise des coûts.
(Yann Le Guernigou, édité par Yves Clarisse)