NEW DELHI (Reuters) - La reprise économique mondiale demeure "trop lente, trop fragile et trop déséquilibrée", a déclaré lundi la directrice du Fonds monétaire international (FMI).
Christine Lagarde s'est inquiétée notamment des divergences en matière de politique monétaire, susceptibles, selon elle, d'entraîner une "volatilité excessive" sur les marchés financiers.
Dans un discours prononcé devant des étudiantes à New Dehli, la directrice générale a décerné en outre un satisfecit à l'Inde, prédisant pour l'économie de ce pays une croissance de 7,5% sur l'exercice budgétaire débutant le 1er avril et qualifiant le dernier budget de "pas dans la bonne direction".
Christine Lagarde a loué les réformes récemment mises en oeuvre par le gouvernement et estimé que sa décision de s'accorder avec la banque centrale indienne pour définir des objectifs d'inflation "devrait fournir un socle institutionnel solide afin de garantir la stabilité des prix".
Christine Lagarde a confirmé par ailleurs la prévision du FMI d'une croissance de l'économie mondiale à 3,5% cette année et à 3,7% en 2016, des chiffres qualifiés par elle de décevants plus de six ans après la fin de l a crise financière.
"Ces chiffres demeurent en deçà de ce qu'on aurait pu attendre après une telle crise", a-t-elle dit.
"Cela pourrait s'améliorer à l'avenir grâce à la faiblesse des prix pétroliers et des taux d'intérêt mais il existe des risques importants pour cette reprise mondiale fragile", a-t-elle ajouté.
Si la reprise paraît solide aux Etats-Unis et en Grande-Bretagne, la zone euro et le Japon sont menacés par la persistance d'une croissance et d'une inflation faibles, a-t-elle ajouté.
Les marchés émergents sont confrontés pour leur part, toujours selon Christine Lagarde, à la triple menace d'un dollar fort, de taux d'intérêt en hausse à l'échelle mondiale et d'une plus grande volatilité des mouvements de capitaux.
(Manoj Kumar et Douglas Busvine; Claude Chendjou et Patrick Vignal pour le service français, édité par Juliette Rouillon)