VIENNE (Reuters) - Les mesures de contrôle de circulation des capitaux peuvent être salutaires pour des pays se trouvant dans une situation critique, a déclaré vendredi à Reuters Ewald Nowotny, membre du conseil des gouverneurs de la Banque centrale européenne (BCE).
Ces déclarations du gouverneur de la Banque d'Autriche interviennent alors que les discussions se poursuivent entre la Grèce et ses créanciers sur le déblocage d'une nouvelle aide, faute de laquelle Athènes risque de se trouver à court de liquidités.
Interrogé sur les mesures de contrôle des mouvements des capitaux, Ewald Nowotny, les qualifiant d'"extrêmes", a déclaré qu'elles pouvaient "être mises en oeuvre uniquement dans des circonstances très particulières" et "être salutaires de façon temporaire dans certaines situations critiques."
L'éventualité d'un échec de ces négociations entre Athènes et ses créanciers fait craindre la survenue d'un mouvement de panique qui verrait les épargnants procéder à des retraits massifs susceptibles d'entraîner des faillites d'établissements bancaires.
Le recours à ce type de mesures à Chypre lors de la crise bancaire d'avril 2013 avait suscité des critiques d'experts jugeant que cette approche contredisait un des piliers de l'union monétaire, à savoir la libre circulation des capitaux. Pour Ewald Nowotny, "dans le cas de Chypre, (ces mesures) ont prouvé leur efficacité. Cela a permis au pays de retrouver la stabilité nécessaire pour un membre de la zone euro".
(Michael Shields, John O'Donnell et Angelika Gruber, Myriam Rivet pour le service français, édité par Patrick Vignal)