La Suède envisage de prêter directement cinq à dix milliards de couronnes (530 millions à 1,06 milliard d'euros) à l'Irlande en plus de l'aide financière que l'Europe et le FMI vont apporter à Dublin, a annoncé lundi le ministre suédois des Finances, Anders Borg.
"Nous sommes prêts à envisager un prêt bilatéral en complément du programme décidé par le FMI et l'UE", a-t-il dit pendant une conférence de presse à Stockholm.
"L'éventuel prêt suédois (à l'Irlande) serait très semblable aux prêts accordés à l'Islande et la Lettonie" par la Suède, "avec des montants compris entre cinq et dix milliards de couronnes" et un taux d'intérêt autour de 3%, a-t-il indiqué.
Ce pays scandinave, non membre de la zone euro, avait annoncé dimanche soir qu'il envisageait un prêt bilatéral à l'Irlande pour un montant non précisé, tandis que le Royaume-Uni a annoncé lundi qu'il prêterait bilatéralement sept milliards de livres, soit huit milliards d'euros.
La Suède, dont les finances publiques, soutenues par une forte croissance économique, sont parmi les plus saines d'Europe, avait déjà offert en 2008 et 2009 des prêts bilatéraux à la Lettonie et à l'Islande, deux des pays les plus frappés par la crise économique en Europe.
"Pour un pays dépendant des exportations comme la Suède, il est presque inévitable de contribuer à la stabilité financière", a expliqué Anders Borg.
Un éventuel prêt suédois doit néanmoins obtenir un large soutien au Parlement, a rappelé le ministre, membre d'un gouvernement de centre-droit minoritaire à la chambre. Il a indiqué avoir eu de "bonnes discussions" ce week-end avec l'opposition de gauche.
Si le plan irlandais doit pour Stockholm être "crédible, mais aussi socialement responsable et équilibré", c'est à Dublin de décider quels impôts il lui appartient d'augmenter, a dit le ministre suédois, alors que plusieurs pays dont la France souhaitent que l'Irlande revoie à la hausse son impôt sur les sociétés, un des plus bas d'Europe.
L'UE et le FMI ont répondu favorablement dimanche soir à une demande d'aide appelée à aller jusqu'à 90 milliards d'euros pour l'Irlande, qui va devenir le deuxième pays de la zone euro à bénéficier cette année d'un soutien, après la Grèce.
En cas de besoin semblable du Portugal, qui pourrait être le prochain sur la liste à demander une aide selon les analystes, ou de l'Espagne en mauvaise posture budgétaire, "la barre pourrait être un peu plus haute" pour un prêt suédois, a indiqué Anders Borg.
"Nous n'avons pas l'intention d'avoir un soutien automatique", a-t-il dit.