La grande majorité des entreprises ont répercuté sur les salaires la revalorisation du Smic intervenue au 1er janvier 2010, tandis que seules 12%, employant 1,4 million de salariés, n'ont pas obtempéré, notamment dans la restauration rapide et certains secteurs de la distribution.
Selon une note du ministère du Travail remise aux partenaires sociaux et dont l'AFP a obtenu une copie, 88% des 154 branches, employant au total 9,6 millions de salariés, avaient conclu, au 15 novembre, "un accord ou émis une recommandation patronale" prévoyant un premier coefficient de salaire -le plus bas- "supérieur ou égal au Smic".
En revanche, 12% (21 branches) affichaient une grille salariale commençant en dessous du Smic, même si dans ces entreprises, les employeurs sont contraints de verser le salaire minimum légal aux salariés tout en bas de l'échelle. En revanche, leurs collègues juste au-dessus dans la grille salariale voient leurs salaires écrasés et ne bénéficient pas de la revalorisation du Smic.
Parmi les secteurs réfractaires figurent notamment la restauration rapide, certains prestataires de services, certains secteurs de la distribution, ou encore l'édition.
Selon le quotidien Les Echos, qui a publié l'information lundi, le commerce de détail et de gros à prédominance alimentaire (653.000 salariés) figure parmi les principaux points noirs. En 2009, les réfractaires étaient plus nombreux (23%) et en 2008 de l'ordre de 50%, rappelle le quotidien.
"La dynamique va dans le bon sens" et "la loi de décembre 2008 a contribué a cette dynamique", a souligné auprès de l'AFP le ministère du Travail.
Le gouvernement avait décidé, par une loi de décembre 2008, de reporter du 1er juillet au 1er janvier la revalorisation du Smic, soit avant le début des négociations salariales annuelles (entre janvier et mars) dans les branches professionnelles, pour faciliter sa répercussion.
Cette loi prévoit aussi de sanctionner - par une diminution de réductions de charges- les entreprises qui ne respectent pas l'obligation de négociation annuelle sur les salaires.
Le Smic (brut) - minimum en dessous duquel il est interdit de payer un salarié, quel que soit son âge, secteur ou lieu d'activité - a été fixé au 1er janvier 2010 à 8,86 euros (horaire), 1.343,77 euros (mensuel) et 16.125,254 euros (annuel). Une nouvelle valorisation interviendra au 1er janvier.