La Commission européenne présentera "dans les prochains jours, au plus tard le 1er décembre" un nouveau projet de budget 2011 pour l'UE, a indiqué mardi son président, José Manuel Barroso.
Il a dit espérer ensuite un accord du Parlement et des gouvernements de l'UE "dans les 15 jours", soulignant que le budget de l'UE "est donc trop important pour être mis en péril".
"Ce n'est pas un budget pour Bruxelles, c'est un budget pour les citoyens européens. C'est un budget pour les chômeurs qui cherchent maintenant un nouveau travail, c'est un budget pour les régions de l'Europe, pour l'innovation en Europe", a-t-il insisté.
Les négociations sur le budget 2011 sont pour l'instant dans l'impasse, car les gouvernements de l'UE n'arrivent pas à se mettre d'accord avec le Parlement, qui grâce au traité de Lisbonne a désormais aussi son mot à dire.
M. Barroso, qui s'exprimait devant le Parlement européen réuni en séance plénière à Strasbourg, a précisé que le nouveau projet tiendrait compte des compromis trouvés lors des précédentes négociations entre les deux institutions, et notamment une augmentation des dépenses de 2,91%.
"Nous ferons usage de notre droit d'initiative pour présenter des propositions formelles sur les ressources propres avant la fin juin 2011", a-t-il également indiqué, provoquant des applaudissements dans l'hémicycle.
Les eurodéputés estiment avoir déjà fait un effort en acceptant une augmentation des dépenses moins forte que ce qu'ils demandaient au départ, et conditionnent leur accord sur le budget 2011 à des garanties futures sur le financement de l'UE, et notamment au développement de ses ressources propres.
Le budget est pour l'instant largement financé par des contributions directes des Etats membres.
Plusieurs gouvernements, à commencer par Londres, restent opposés au développement des ressources propres, craignant notamment de voir ainsi réapparaître l'idée d'un impôt européen.
"Il en va de la crédibilité de l'UE et de la réalisation de nos politiques que ce budget 2011 soit voté. Ne donnons pas raison à ceux qui ne veulent justement pas de budget", a dit mardi devant les eurodéputés le ministre belge en charge du budget, Melchior Wathelet, dont le pays assure actuellement la présidence tournante de l'UEM.
Mais il a prévenu que "le Conseil (qui représente les Etats, ndlr) ne peut pas aller au-delà" des propositions qu'il a faites jusqu'ici sur la question des ressources propres.
"Si c'est ça la position du Conseil, il faut vous attendre à une lutte âpre", a rétorqué le président du groupe socialiste, l'Allemagne Martin Schulz.
Les demandes du Parlement sont "à prendre ou à laisser", a aussi assuré le Vert Daniel Cohn-Bendit, prévenant que les négociations pourraient "durer longtemps" et si nécessaire "deux mois, trois mois, quatre mois".
Le Parlement européen doit réaffirmer sa position dans une résolution qui sera soumise à un vote en séance plénière jeudi, a indiqué son président, le Polonais Jerzy Buzek. Ce vote était initialement prévu mercredi, mais un report a été décidé mardi après-midi.