Le gouvernement a décidé de prolonger jusqu'à la fin 2012 l'activité de l'usine Eurodif d'Areva du Tricastin (entre Drôme et Vaucluse), qui enrichit de l'uranium pour EDF et dont le contrat expirait fin 2010, a annoncé mercredi le ministre de l'Industrie Eric Besson sur RTL.
"L'Etat, sous l'autorité du Premier ministre, vient de rendre son arbitrage. Nous avons écrit aux deux entreprises (Areva et EDF); le site verra son activité prolongée jusqu'à la fin de l'année 2012", a déclaré M. Besson.
Reconnaissant que cette question constituait une "pierre d'achoppement" entre le groupe nucléaire public et Electricité de France, il a estimé "normal que l'Etat actionnaire, à un moment où nous constatons une divergence d'analyse entre deux grandes entreprises qui relèvent du secteur public, dise +voilà le cap+".
M. Besson a justifié cette décision par la nécessité de "conforter" la filière nucléaire française. "Nous avons besoin du nucléaire, nous avons besoin de mettre en oeuvre le Grenelle de l'environnement, c'est-à-dire diversifier le bouquet énergétique, mais le nucléaire civil reste un atout extraordinaire de compétitivité et d'attractivité de notre territoire", a-t-il estimé.
L'usine Georges Besse I, exploitée par Eurodif, utilise la technique d'enrichissement par diffusion gazeuse et alimente en uranium enrichi une centaine de réacteurs dans le monde.
Elle doit être remplacée par une nouvelle installation, Georges Besse II, qui utilise la technologie d'enrichissement par centrifugation, dont le coût global est d'environ 3 milliards d'euros, et qui doit atteindre sa pleine capacité de production en 2016.
Pratiquée dans de nombreux pays, la centrifugation permet de consommer 50 fois moins d'électricité que le procédé par diffusion gazeuse.