PARIS (Reuters) - Le départ de Michel Combes d'Alcatel-Lucent (PARIS:ALUA) et la rémunération qu'il pourrait percevoir sont choquants, a déclaré mercredi Emmanuel Macron, précisant que le Haut Comité du gouvernement d'entreprise Afep-Medef rendrait sa décision d'ici la fin de la semaine prochaine sur ce point.
Le ministre de l'Economie a estimé que cette affaire portait atteinte à la crédibilité de la place financière de Paris dans son ensemble.
"Il s'agit d'un cas choquant pour tout le monde", a-t-il dit à la sortie du conseil des ministres. "Il n'est pas normal qu'un grand dirigeant d'entreprise quitte le navire le premier. M. Combes a piloté une opération de rapprochement entre Alcatel-Lucent et Nokia (HEL:NOKIA) que nous avons appuyée et il n'est pas compréhensible ni acceptable que M. Combes prenne la décision aujourd'hui de quitter cette entreprise alors même que l'opération n'est pas terminée."
Les conditions du départ de Michel Combes ont suscité une polémique depuis que le Journal du dimanche a révélé qu'il pourrait engranger d'ici 2018 l'équivalent de 13,7 millions d'euros, pour l'essentiel en actions, alors qu'il n'était aux commandes du groupe que depuis deux ans.
Michel Combes est devenu lundi directeur des opérations d'Altice (AMS:ATCE), la holding de l'homme d'affaires Patrick Drahi, et président de sa filiale française SFR-Numericable.
L'Autorité des marchés financiers (AMF) a annoncé mardi avoir demandé à ses services d'examiner d'éventuelles irrégularités dans la rémunération de Michel Combes.
Emmanuel Macron a ajouté que "nous aurons, je pense d'ici la fin de semaine prochaine, les réponses de ce Haut Comité et l'entreprise comme M. Combes devront s'adapter et prendre toutes les mesures en fonction de ce que dira le Haut Comité".
Alcatel-Lucent a répondu attendre une réponse formelle de l'AMF et une décision du Haut Comité.
(Jean-Baptiste Vey et Yann Le Guernigou, édité par Jean-Michel Bélot et Yves Clarisse)