PARIS (Reuters) - L'Unedic a revu mardi en légère baisse ses prévisions de déficit pour 2015 bien qu'elle anticipe une évolution plus défavorable du nombre des demandeurs d'emploi.
L'organisme gestionnaire de l'assurance chômage ne table plus que sur un déficit de 4,4 milliards d'euros en 2015, soit 0,2 milliard de mieux que prévu précédemment, après 3,7 milliards en 2014.
Pour 2016, il reviendrait à 3,6 milliards, contre 3,5 milliards prévu jusqu'ici.
L'Unedic explique cette baisse par l'amélioration de la conjoncture et les nouvelles dispositions de la convention d'assurance chômage négociée l'an passé.
S'agissant de 2015, elle fait état d'un dynamisme depuis le début de l'année de la masse salariale globale, sur laquelle sont indexées les cotisations d'assurance chômage, qui a permis de compenser une hausse plus forte que prévu jusqu'ici du nombre de demandeurs d'emplois.
Elle table désormais sur 62.000 demandeurs de catégorie A (sans aucune activité) supplémentaires cette année, à 3,563 millions, contre 12.000 dans ses prévisions de juin.
Une telle hypothèse suppose une fin d'année positive, le nombres de demandeurs de catégorie A ayant progressé de 85.000 entre la fin 2014 et fin août, dernier chiffre officiel connu.
Sur la base de créations d'emplois plus dynamiques en 2016, le nombre de demandeurs de catégorie A diminuerait l'an prochain de 51.000, un chiffre revu là encore en baisse par rapport aux précédentes estimations (-68.000).
Le scénario retenu par l'Unedic, sur la base d'un consensus d'économistes, anticipe un taux de chômage au sens du BIT de 10,0% en moyenne cette l'année en France métropolitaine, soit 0,1 point de moins qu'en 2014, puis à 9,7% en 2016.
Elle a revu en nette hausse également ses prévisions pour les demandeurs d'emploi exerçant une activité réduite (catégories B et C).
Pour cette raison, l'Unedic table sur 228.000 demandeurs d'emploi de catégories A, B et C supplémentaires cette année, contre 146.000 précédemment. Ils affichaient une hausse de 205.000 à fin août.
En 2016, leur nombre serait quasi stable (-2.000) alors qu'une baisse de 30.000 était anticipée auparavant.
Avec les projections de déficit, la dette de l'assurance chômage atteindrait 25,76 milliards d'euros cette année puis 29,38 milliards en 2016.
(Yann Le Guernigou, édité par Yves Clarisse)