La Bourse de New York a terminé sans direction claire vendredi, de bons résultats de sociétés dans le secteur technologique compensant la déception qu'a constituée le sommet européen: le Dow Jones a perdu 0,06% et le Nasdaq a gagné 0,21%.
Selon les chiffres définitifs, le Dow Jones Industrial Average a cédé 7,34 points à 11.491,91 points, tandis que le Nasdaq, à dominante technologique, a pris 5,66 points à 2.642,97 points.
L'indice élargi Standard & Poor's 500 a grignoté 0,08% (1,04 point) à 1.243,91 points, son plus haut niveau depuis septembre 2008.
"Le marché n'a pas été trop effrayé par le fait que le sommet de l'Union européenne n'a pas abouti à une réponse durable" à la crise de la zone euro, a estimé Peter Cardillo, d'Avalon Partners. "Je pense que le marché va continuer à progresser" d'ici à la fin de l'année, "et qu'on va atteindre de nouveaux sommets pour l'année".
Au cours d'un sommet à Bruxelles jeudi et vendredi, les dirigeants de l'Union européenne ont mis sur les rails un mécanisme d'entraide financière, sans se prononcer sur une éventuelle augmentation des ressources des Fonds de soutien.
L'Irlande a par ailleurs été sanctionnée par Moody's, qui a abaissé de cinq crans la note de sa dette.
"C'est une journée difficile à interpréter, avec des nouvelles contrastées", a jugé Art Hogan, de la maison de courtage Jefferies.
"Les questions de dette souveraine en Europe restent une source d'inquiétude", a-t-il expliqué. Côté positif, "la politique fiscale (américaine) est validée: on a obtenu la prolongation des baisses d'impôt".
Le compromis conclu entre le président américain Barack Obama et ses adversaires républicains pour reconduire les allègements fiscaux de l'ère Bush a été approuvé jeudi soir par le Congrès américain.
Sur le front macroéconomique, l'indice composite des indicateurs américains compilé par le Conference Board a progressé de 1,1% en novembre, soit un peu moins que ne le prévoyaient les analystes.
Le secteur technologique s'est distingué après la publication de résultats bien accueillis des investisseurs, par l'éditeur de logiciels Oracle (+3,94% à 31,46 dollars), le fabricant du téléphone Blackberry Research in Motion (+1,62% à 60,20 dollars), le groupe de services informatiques Accenture (+7,82% à 50,32 dollars) ou encore l'éditeur de jeux vidéos Take Two (+8,29% à 12,93 dollars).
Le Dow Jones a été tiré vers le bas par les valeurs pharmaceutiques, dans le sillage de la dégringolade à Londres d'AstraZeneca, qui a pâti d'un retard dans la procédure d'autorisation sur le marché américain de son anticoagulant Brilinta. Pfizer a perdu 1,10% et Merck 0,98%.
A contre courant, le laboratoire InterMune a vu son titre s'envoler de 144,50% à 34,89 dollars. Son médicament Esbriet contre certaines maladies du foie a reçu l'approbation des autorités sanitaires européennes.
McDonald's a gagné 0,13% à 76,81 dollars. L'agence de notation financière Moody's a relevé d'un cran la note de la chaîne de restauration rapide.
La banque régionale Marshall & Ilsley a bondi de 18,13% à 6,84 dollars. Elle va être rachetée par la Banque de Montréal (BMO) pour 4,1 milliards de dollars américains par un échange d'actions.
L'indice S&P du secteur bancaire a pris 0,51%, emmené par les banques régionales: Region Financials a gagné 1,79%, Suntrust Banks 4,56% et First Horizon National 2,06%.
Le volume d'échanges, anémique cette semaine, s'est étoffé en raison de l'expiration simultanée de quatre types de contrats financiers, conjonction connue des courtiers sous le nom de "quatre sorcières".
Le marché obligataire est monté. Le rendement du bon du Trésor à 10 ans a reculé à 3,330%, contre 3,477% jeudi soir, et celui du bon à 30 ans à 4,409% contre 4,582% la veille.