PARIS (Reuters) - Nicolas Sarkozy, le président des Républicains (LR), n'est pas par principe opposé à la révision de la Constitution proposée lundi par François Hollande après les attentats de Paris et Saint-Denis, ont rapporté mardi des cadres du parti.
Devant les parlementaires réunis lundi en Congrès à Versailles, le chef de l'Etat a proposé de modifier les articles 16 et 36 de la Constitution afin de mieux lutter contre les nouvelles formes de terrorisme.
Dans un premier temps, des dirigeants comme Christian Jacob, président du groupe LR à l'Assemblée, avaient rejeté toute modification de la loi fondamentale.
Mais mardi matin, devant les dirigeants du parti puis devant le groupe LR de l'Assemblée, Nicolas Sarkozy a dit ne pas y être opposé par principe.
"Cette révision, c'est anecdotique par rapport à la sécurité des Français mais nous verrons ce qu'il y a dedans", a dit aux députés le "patron" de LR, selon plusieurs élus qui assistaient à la réunion du groupe.
"Si ça peut être utile, pourquoi pas. Ça sera à voir", a poursuivi l'ancien président de la République.
Nicolas Sarkozy a vivement critiqué devant son groupe le discours de François Hollande la veille à Versailles.
Il a ainsi dénoncé "le vide abyssal" du discours du chef de l'Etat concernant l'Europe, notamment sur la nécessité de réviser les accords de Schengen sur la libre circulation des personnes.
"Il faut acter le spectaculaire reniement de François Hollande qui a enterré sa politique étrangère et sa politique de sécurité", a poursuivi Nicolas Sarkozy en faisant référence à l'appel lancé par le chef de l'Etat aux Russes.
Dans le domaine de la sécurité, l'ancien président de la République a rappelé que plusieurs dispositions proposées lundi par son successeur à l'Elysée avaient été présentées au début de l'année par l'opposition.
Il a également annoncé la mise en place au bureau politique de LR d'un "observatoire du suivi des mesures" proposées par François Hollande.
"L'opposition sera très vigilante sur l'action et ne veut pas d'effets de communication", a prévenu Nicolas Sarkzoy avant de rappeler que l'indispensable unité nationale "passe aussi par l'unité de notre propre famille politique".
(Emile Picy, édité par Yves Clarisse)