MARSEILLE (Reuters) - Les navires de la SNCM sont restés à quai dimanche, pour la deuxième journée consécutive, en raison d'un mouvement de grève des salariés qui réclament davantage de garanties sur la reprise de la compagnie maritime par le transporteur corse Patrick Rocca.
Les revendications portent notamment sur les modalités du "plan social de très grande ampleur" qui doit être mis en place au sein de l'entreprise dans le cadre du plan de cession entériné vendredi par le tribunal de commerce de Marseille, précise-t-on de source syndicale.
Ce plan concerne 583 salariés sur les quelque 1.500 personnels de la compagnie.
Une réunion entre Patrick Rocca, les représentants de l'Etat et ceux des salariés est programmée lundi à la préfecture. Le comité d'entreprise, qui devait initialement se tenir lundi, a pour sa part été reporté à mardi au siège marseillais de la compagnie maritime.
Outre les conditions d'application du plan social, les syndicats demandent la confirmation que le plan de cession de la SNCM s'inscrive pleinement dans la "discontinuité" réclamée par l'Union européenne.
La reprise des actifs de la SNCM, d'un montant de 8,9 millions d'euros, suppose l'abandon des procédures de la Commission européenne, qui réclamait le remboursement des aides d'Etat illégales de 440 millions d'euros perçues par la SNCM.
L'exécutif européen avait signalé qu'il renoncerait à ce montant si la nouvelle compagnie avait un périmètre réduit qui ne perturbe pas la concurrence.
"A ce jour, nous n'avons aucune garantie sur cette question", souligne-t-on de même source.
La SNCM, dont l'actionnaire majoritaire est Transdev, coentreprise entre Veolia et la Caisse des dépôts, assure les dessertes entre la Corse et le continent, ainsi que des rotations sur le Maghreb.
(Jean-François Rosnoblet, édité par Sophie Louet)