PARIS (Reuters) - Valérie Pécresse, élue vendredi à la présidence de l'Ile-de-France après 17 ans de gouvernance socialiste, s'est engagée à modifier en profondeur la gestion de la première région de France, qui compte 12 millions d'habitants.
La présidence était promise à l'ancienne ministre (Les Républicains), chef de file de la droite et du centre aux régionales, depuis la victoire de ses listes au second tour, dimanche dernier, face à celles de gauche conduites par Claude Bartolone. Ce dernier, reconduit à la présidence de l'Assemblée, a démissionné jeudi de son siège de conseiller régional.
"Je veux faire de l'Ile-de-France la fabrique des nouvelles pratiques politiques", a déclaré Valérie Pécresse, qui s'est dite émue au moment de s'installer dans le fauteuil occupé depuis 1998 par Jean-Paul Huchon.
La nouvelle présidente, qui avait échoué à prendre la région lors d'une première tentative en 2010, a promis de mettre en oeuvre les propositions formulées durant la campagne en matière de sécurité, d'emploi et de gestion.
Elle a dénoncé maintes fois des "gaspillages" et des "abus".
"Je vais commander deux audits indépendants, un sur la situation financière de la région et un sur son organisation. Sur ces bases, nous lancerons notre plan d'économies et de bonne gestion", a-t-elle affirmé.
Le parc automobile des élus du conseil régional sera divisé par trois, a-t-elle notamment précisé.
"J'ai décidé de déménager le siège de la région de l'autre côté du périphérique, vraisemblablement en Seine-Saint-Denis. Ce sera le vrai symbole du rééquilibrage à l'Est", a ajouté Valérie Pécresse. Les locaux actuels sont situés dans le VIIe arrondissement de Paris.
La nouvelle présidente s'est en outre engagée à travailler en bonne intelligence avec la maire socialiste de Paris, Anne Hidalgo, et a critiqué la métropole du "Grand Paris" qui doit voir le jour le 1er janvier prochain - "un contresens historique et une aberration administrative et économique."
Durant la campagne, la députée des Yvelines, élue pour la première fois au conseil régional en 2004, s'était également engagée à ne pas cumuler ses mandats.
Elle a recueilli 119 voix lors de l'élection au conseil, composé pour majorité d'élus de droite et du centre mais aussi de représentants de gauche et du Front national (FN), qui fait son retour dans l'hémicycle.
Dimanche dernier, ses listes ont recueilli 43,80%, celles emmenées par Claude Bartolone 42,18% et celles du FN 14,02%.
(Simon Carraud, édité par Sophie Louet)