LONDRES (Reuters) - Le cours du pétrole brut léger américain est tombé vendredi à son plus bas niveau depuis plus de 12 ans à 29,33 dollars le baril, la perspective d'une levée prochaine des sanctions contre l'Iran faisant craindre un déséquilibre accru du marché mondial.
Le contrat février sur le brut léger (West Texas Intermediate, WTI) perdait 5,35% à 29,53 dollars le baril à 13h05 GMT après un plus bas à 29,33 dollars, sans précédent depuis novembre 2003.
Au même moment, le Brent cédait 4,15% à 29,60 dollars après être brièvement tombé à 29,30 dollars, son plus bas depuis février 2004.
L'Agence internationale de l'énergie atomique (AIEA) pourrait publier dans la journée un rapport sur le respect par l'Iran des engagements pris dans l'accord conclu en juillet avec plusieurs grandes puissances sur son programme nucléaire. Et les conclusions de ce rapport pourraient ouvrir la voie à une levée rapide des sanctions occidentales qui frappent Téhéran depuis des années.
Toute reprise des exportations iraniennes de pétrole risquerait de déséquilibrer un peu plus un marché pétrolier mondial déjà déséquilibré par une offre surabondante et une demande en berne.
D'autant qu'avant même toute levée des sanctions, les exportations pétrolières de l'Iran devraient atteindre en janvier leur plus haut niveau depuis neuf mois, à 1,1 million de barils par jour pour le brut.
"A très court terme, on ne peut pas exclure une baisse supplémentaire des cours, en particulier une fois que les sanctions contre l'Iran auront été levées", a dit Carsten Fritsch, analyste de Commerzbank (DE:CBKG), lors du Global Oil Forum organisé par Reuters.
"Cela signifie qu'un retour vers 25 dollars est possible, mais pas beaucoup plus bas."
Commerzbank et BNP Paribas (PA:BNPP) ont abaissé vendredi leurs prévisions 2016 pour les cours du pétrole: la banque allemande table désormais sur un Brent à 50 dollars en fin d'année, contre 63 dollars auparavant, et la française sur un cours moyen du Brent de 37 dollars cette année, soit 17 dollars en dessous de sa prévision initiale.
(Libby George; Marc Angrand pour le service français)