PARIS (Reuters) - EDF (PA:EDF) et Areva (PA:AREVA) ont annoncé vendredi qu'ils allaient inscrire dans leurs comptes de 2015 des provisions supplémentaires pour des montants respectifs de 800 millions d'euros et 250 millions d'euros après avoir été informés par le gouvernement de l'estimation, supérieure à leur propre prévision, du coût du site d'enfouissement des déchets radioactifs de Bure (Moselle).
Par un arrêté signé ce vendredi, le ministère de l'Ecologie, du Développement durable et de l'Energie fixe à l'Agence nationale pour la gestion des déchets radioactifs (Andra) un objectif de coût de 25 milliards d'euros pour le Centre industriel de stockage géologique (Cigeo), disent les deux sociétés, qui en prennent acte.
EDF et Areva l'estimaient à 20,8 milliards d'euros.
"La prise en compte de ce coût aura pour conséquence, dans les comptes consolidés du Groupe EDF au 31 décembre 2015, une augmentation de l'ordre de 800 millions d'euros des provisions" pour ce projet, écrit EDF dans un communiqué.
"Cette augmentation des provisions aura un impact négatif sur le résultat net part du groupe 2015 de l'ordre de 500 millions d'euros net d'impôts", ajoute l'électricien, en précisant que son conseil d'administration évaluera l'impact de cette provision sur le dividende.
EDF doit publier ses résultats annuels le 16 février.
Areva, de son côté, annonce qu'il inscrira dans ses comptes 2015 "un complément de provision de l'ordre de 250 millions d'euros".
"Le groupe mettra à jour l'évaluation de son besoin de financement lors de la publication des résultats annuels, le 25 février", ajoute le groupe nucléaire.
L'action EDF est tombée mardi à un plus bas historique, à 11,59 euros, alors que, la veille, l'Andra avait évoqué une fourchette de 20 à 30 milliards d'euros pour le coût du site de Bure. Elle a fini la semaine à 11,87 euros, soit un repli hebdomadaire de 4,5%.
EDF est déjà en quête de capitaux pour financer les travaux de son parc nucléaire français, mener à bien son projet d'EPR en Grande-Bretagne et racheter l'activité réacteurs nucléaires d'Areva.
Areva, de son côté, a vu son action chuter de 12% cette semaine, à 4,45 euros.
(Bertrand Boucey pour le service français, édité par Danielle Rouquié)