Mercredi midi sur le marché des changes, la monnaie unique européenne était de nouveau orientée à la baisse contre la plupart de ses grandes contreparties. A cette heure, l'euro recule ainsi de 0,53% contre le yen à 122,79, de 0,35% contre le dollar à 1,0983 et de 0,32% face au franc suisse à 1,0895. Tout en prenant cependant 0,53% contre le sterling à 0,7901, risque de 'Brexit' oblige.
Hier, le vice-président de la Fed, Stanley Fisher, a semblé plus 'faucon' (animal qui symbolise le durcissement monétaire, à l'inverse de la colombe) dans un discours que nombre de ses pairs. 'Il n'a pas exclu, en clair, que la banque centrale relève de nouveau ses taux directeurs en mars', en déduisent ce matin les analystes de Société Générale (PA:SOGN).
Or les investisseurs sont nombreux à espérer que la Fed trouvera une raison de surseoir à ce qui serait son deuxième 'tour de vis' monétaire, après celui de décembre. Chez Société Générale, on n'y croit pas beaucoup, en citant plusieurs statistiques américaines (ventes de logements, production industrielle, ventes de détail) en ligne ou meilleures que prévu. Bref, l'économie américaine va plutôt bien et n'a guère besoin de soutien monétaire. Selon SG, le vues de Wall Street (la communauté financière) et de Main Street (la grand-rue, soit le monde réel) divergent toujours autant.
S'il reste peu probable que la Fed agisse de nouveau en mars, anticipent les analystes, la banque centrale devrait cependant maintenir son ton faucon et continuer de relever, à plus ou moins brève échéance, ses taux directeurs. Ce qui plaide pour un renforcement de la valeur du dollar.
Et ce d'autant qu'à l'inverse de Janet Yellen, la présidente de la Fed, son homologue à tête de la BCE, Mario Draghi, pourrait annoncer le 10 mars prochain de nouvelles mesures non conventionnelles. Le prochain comité de politique monétaire de la Fed est prévu pour les 15 et 16 mars.
Concernant la livre sterling enfin, le risque de voir sortir le Royaume-Uni de l'Union européenne pèse sur la devise britannique. Le référendum se tiendra le 23 juin 2016 et certains membres du gouvernement ont déjà pris position en faveur d'un Brexit, notamment Michael Gove (le ministre de la Justice, ndlr). On risque de voir une pression baissière sur la livre sterling d'ici là, commentent ce matin les analystes de Saxo Banque, qui ajoute : les banques ont d'ailleurs rehaussé la probabilité d'un Brexit, la Société Générale anticipe un risque de 45% et Citigroup est passée à 40%.
Face au dollar, relève-t-on chez Aurel BGC, la livre a atteint, vers 1,40 dollar le sterling, son plus bas niveau depuis mars 2009.
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