Technip (PA:TECF), qui a vu son bénéfice net fondre l'an dernier, du fait de charges liées à son plan de restructuration, a relevé jeudi son objectif d'économies, alors que son environnement devrait rester difficile cette année.
Le groupe parapétrolier français, qui avait lancé en juillet dernier un plan de restructuration, prévoyant la suppression de 6.000 postes dans le monde, a porté son objectif d'économies à 1 milliard d'euros en 2017 contre 830 millions initialement, sans réduction d'effectifs supplémentaires.
Ce plan "avance bien" et "commence à porter ses fruits", avec 270 millions déjà économisés en 2015, a assuré le directeur financier Julian Waldron lors d'une conférence téléphonique, précisant que des sources d'économies supplémentaires avaient été identifiées, notamment dans les charges immobilières et les achats.
"Le plan annoncé en juillet l'année dernière reste inchangé, c'est juste qu'il est plus productif que prévu", a-t-il expliqué, mais en matière de réduction des effectifs, "on reste sur le même chiffre", a déclaré de son côté le PDG Thierry Pilenko.
Sur l'exercice écoulé, le bénéfice net, part du groupe, est ressorti à 45,1 millions d'euros, presque divisé par dix par rapport à 2014 où il atteignait 436,6 millions, selon un communiqué.
Cette chute est liée surtout à des charges exceptionnelles, chiffrées à 635 millions pour l'exercice écoulé, et relatives au plan de restructuration.
Les autres indicateurs sont globalement bien orientés, démontrant la "forte résilience" du groupe, selon M. Pilenko.
Le chiffre d'affaires a ainsi augmenté de 2,6% en données publiées à 10,34 milliards, et de 13,8% à 12,21 milliards sur une base ajustée tandis que la performance opérationnelle est en progression, conformément aux objectifs du groupe, qui avaient été relevés cet automne.
Le résultat opérationnel courant (ROC) ajusté et hors éléments exceptionnels, mesure préférée du groupe pour évaluer ses performances, a gagné 19,7% à 987 millions d'euros.
Les investisseurs ont bien accueilli ces annonces, l'action Technip grimpant de 9,20% à 41,89 euros à 10H30 (09H30 GMT), dans un marché en hausse de 1,58%, signant ainsi la plus forte hausse du CAC40.
Dans la division "subsea" (activités sous-marines), le chiffre d'affaires ajusté a progressé de 20,4% à 5,88 milliards, pour un ROC ajusté en hausse de 34% à 851 millions. Le groupe visait une activité supérieure à 5,5 milliards et un résultat d'environ 840 millions.
- Dividende inchangé -
Pour l'autre division, "onshore/offshore", qui regroupe les activités liées aux installations pétrolières et gazières, terrestres et maritimes, le chiffre d'affaires ajusté a affiché une hausse de 8,4% à 6,33 milliards, alors qu'il était attendu à plus de 6 milliards. Le ROC ajusté s'est élevé à 218 millions, alors qu'il était anticipé à entre 210 et 230 millions.
Comme ses compatriotes CGG (PA:GEPH), Bourbon ou Vallourec (PA:VLLP), le groupe subit de plein fouet la pression des compagnies pétrolières et gazières, leurs principaux clients, elles-mêmes obligées de tailler dans leurs dépenses face à l'effondrement des cours du brut, qui ont dégringolé de plus de 70% depuis l'été 2014.
Le carnet de commandes de Technip a ainsi reculé à 17 milliards fin 2015, contre 20,9 milliards fin 2014, avec un repli de 13% des prises de commandes au dernier trimestre, à 2,8 milliards.
Et le groupe ne s'attend pas à une embellie de ses marchés dans les 12 à 18 prochains mois. Il prévoit que les investissements des compagnies dans de nouveaux projets resteront "bien inférieurs" au niveau de 2014, même si l'aval (raffinage et pétrochimie) résiste mieux que l'amont (exploration et production d'hydrocarbures).
Il table ainsi sur un repli de son chiffre d'affaires ajusté dans le "subsea", qui devrait ressortir entre 4,7 et 5 milliards, avec un ROC ajusté de 640 à 680 millions, et une activité comprise entre 5,7 et 6 milliards dans l'onshore/offshore, avec un résultat allant de 240 à 280 millions.
Signe de sa "résilience", Technip a proposé de maintenir son dividende annuel à deux euros par action, en prévoyant toutefois un paiement facultatif en actions, comme l'an dernier.
Enfin, côté fusion-acquisitions, M. Pilenko a précisé que son groupe, qui avait tenté en vain fin 2014 de racheter CGG, ne menait aucune discussion en vue d'un rapprochement stratégique, mais recherchait en revanche des partenariats ou alliances technologiques, voire de "petites acquisitions", qui pourraient l'aider à réduire les coûts de ses prestations.