par Jee Heun Kahng et Se Young Lee
SEOUL (Reuters) - Le programme AlphaGo conçu par Google (NASDAQ:GOOGL) a remporté mercredi le premier des cinq matches qui l'opposent au Sud-Coréen Lee Sedol, considéré comme le meilleur joueur de go du monde, un succès sans précédent de nature à marquer une nouvelle étape dans le développement de l'intelligence artificielle.
La partie, retransmise en direct sur YouTube, a été suivie par plusieurs dizaines de milliers d'internautes à travers le monde.
AlphaGo, programme mis au point par DeepMind, filiale de Google, avait fait sensation en octobre en devenant le premier logiciel à battre Fan Hui, un joueur professionnel, dans ce jeu de plateau fondé sur la stratégie et considéré comme le plus complexe existant.
Les spécialistes ne s'attendaient pas à ce qu'un programme soit en mesure de triompher de l'humain avant une dizaine d'années mais la capacité d'AlphaGo d'apprendre par lui-même, exactement comme un être vivant, a été une des clés de son succès l'an passé.
"Je ne pensais pas qu'AlphaGo pouvait jouer une partie d'une manière aussi parfaite", a commenté Lee Sedol. "Je voudrais exprimer mon respect pour les ingénieurs qui ont mis au point un programme aussi étonnant", a-t-il ajouté.
"On a décroché la lune", s'est exclamé Demis Hassabis, directeur général et co-fondateur de DeepMind.
"La victoire d'aujourd'hui est symbolique mais elle n'en constitue pas moins un pas important", a analysé Jang Woo-seok, employé à l'institut de recherches Hyundai. "Fondamentalement, ce que fait AlphaGo est de réduire le nombre de coups potentiels à examiner".
Les dirigeants de Google ont expliqué que le jeu de go offrait un trop grand nombre de coups possibles pour permettre à la machine de l'emporter simplement en ayant recours à une force de calcul décuplée. C'est cela qui distingue le go des échecs pour lesquels IBM (NYSE:IBM) avait construit la machine Deep Blue qui avait triomphé du champion Garry Kasparov en 1997.
Le jeu de go oppose deux adversaires qui disposent des pierres noires et blanches sur les intersections d'un tablier afin de construire des territoires. Les pierres encerclées deviennent prisonnières.
(Pierre Sérisier pour le service français)