La grève des marins de la SNCM se poursuivait vendredi, bloquant cinq navires en Corse et à Marseille, a annoncé la CGT qui dénonce une diminution des liaisons entre Nice et la Corse ainsi que la concurrence déloyale de compagnies privées.
"L'assemblée générale a reconduit l'arrêt de travail", a précisé à l'AFP Frédéric Alpozzo, représentant de la CGT marins, syndicat majoritaire.
Un navire de la SNCM était toujours bloqué à quai à Bastia et quatre autres à Marseille, selon le syndicat et la direction.
Le siège social de la compagnie a été débloqué vendredi matin et une rencontre a eu lieu vendredi après-midi avec la direction, selon M. Alpozzo et la direction.
"Une proposition de sortie de crise a été faite aux syndicats", a indiqué la direction.
Selon M. Alpozzo, la direction "n'a pas souhaité s'expliquer" sur la diminution des liaisons entre Nice et la Corse, proposant "sans négociation possible" la mise en place "de quelques traversées supplémentaires en avant saison".
"Il y a rupture de confiance avec la direction générale, nous demandons une rencontre en préfecture, une rencontre avec les actionnaires, Véolia et l'Etat, et une rencontre avec le port de Nice et le président du conseil général des Alpes-Maritimes Eric Ciotti", a-t-il ajouté.
Après cinq jours de blocage, l'approvisionnement de la Corse en marchandises n'était toutefois pas menacé, 90% du fret étant acheminé grâce aux navires de la Compagnie méridionale de navigation (CMN), au départ de Marseille, et de Corsica Ferries, depuis Toulon et Nice.
Les marins grévistes dénoncent la diminution des liaisons entre Nice et la Corse, avec la suppression d'un navire sur la ligne entre le 1er avril et le 30 septembre. "Nous demandons que notre actionnaire Veolia remplace le bateau pour maintenir le service public et nos emplois", a précisé M. Alpozzo.
La CGT proteste également contre l'armement de navires des compagnies Corsica Ferries et Mobylines au registre international italien, leur permettant, selon elle, de "ne pas respecter le droit social français".
M. Alpozzo a précisé qu'un préavis de grève reconductible a été déposé par le syndicat des agents sédentaires de la CGT, rejoignant les marins, et sera effectif à partir de jeudi.