BEYROUTH (Reuters) - Le Hezbollah chiite libanais a accusé samedi des extrémistes sunnites d'être responsables de tirs d'artillerie qui ont tué son chef militaire Moustafa Badreddine en Syrie, une version discutable selon l'Observatoire syrien des droits de l'homme (OSDH).
Après l'annonce vendredi de la mort de Moustafa Badreddine, des dirigeants libanais avaient mis en cause Israël, qui a mené plusieurs frappes aériennes contre les combattants du "parti de Dieu" depuis que celui-ci s'est engagé dans le conflit syrien au côté des forces de Bachar al Assad.
Ce vétéran du Hezbollah, qui dirigeait ses opérations sur le théâtre syrien, a été tué par des tirs d'artillerie de "groupes takfiris", un terme désignant les djihadistes sunnites, sur une base proche de l'aéroport de Damas, a affirmé le mouvement chiite dans un communiqué.
Le Hezbollah avait indiqué vendredi qu'il ferait connaître rapidement le résultat de son enquête sur la mort de celui qui était aussi le beau-frère de son ancien chef militaire, Imad Mougniyeh, tué dans un attentat à la bombe à Damas en 2008, attribué à Israël.
"L'enquête a montré que l'explosion, qui a visé une de nos bases près de l'aéroport international de Damas et a provoqué le martyr du commandant Moustafa Badreddine, est la conséquence de tirs d'artillerie de groupes takfiris dans le secteur", dit le communiqué du mouvement chiite.
Le Hezbollah ne précise pas quand ce bombardement a eu lieu, ni quand son chef militaire est mort.
Or, selon l'OSDH, les rebelles présents dans la partie de la Ghouta orientale qui s'étend entre l'aéroport et le centre de Damas, tous deux sous contrôle gouvernemental, n'ont pas pris pour cible ce secteur au cours de la semaine écoulée.
"Aucun bombardement ou tir venant de la Ghouta orientale en direction de l'aéroport international de Damas n'a été signalé depuis plus d'une semaine", a déclaré à Reuters le directeur de l'Observatoire basé à Londres, Rami Abdoulrahmane.
Moustafa Badreddine, qui était âgé de 55 ans, était sous le coup de sanctions américaines et avait été inculpé par le Tribunal spécial pour le Liban de l'Onu dans le cadre de l'enquête sur l'assassinat de l'ancien Premier ministre Rafic Hariri en 2005.
Plus de 1.200 combattants du Hezbollah auraient été tués en Syrie depuis le début du conflit, dont plusieurs figures de premier rang du mouvement.
(Lisa Barrington; Tangi Salaün pour le service français)