DUBLIN (Reuters) - Ryanair (LON:RYA) Holdings compte réduire ses tarifs de 7% en moyenne sur l'exercice en cours pour maintenir ou augmenter ses positions sur un marché européen du transport aérien de plus en plus concurrentiel, mais table encore sur un bénéfice en hausse.
La compagnie irlandaise, la première d'Europe par le nombre de passagers transportés, a fait état lundi d'un bénéfice net à 1,24 milliard d'euros pour l'exercice clos fin mars, juste en-dessous d'un consensus de 1,25 milliard fourni par le groupe.
Ce chiffre représente une hausse de 43% par rapport au résultat net de 867 millions de l'exercice précédent.
Pour 2016-2017, Ryanair dit prévoir "prudemment" une progression d'environ 13% de son bénéfice net, qui serait compris entre 1,38 et 1,43 milliard d'euros, soit moins que le consensus de 1,47 milliard d'euros établi par la compagnie avant la publication des résultats.
Cette prévision inférieure aux attentes résulte de la baisse de ses tarifs, qui atteindra 10 à 12% pour les mois d'hiver.
"S'il y a une guerre des prix en Europe, nous en serons les gagnants", a affirmé le directeur général, Michael O'Leary, lors d'une présentation vidéo des résultats du groupe.
Toute révision éventuelle des prévisions de tarifs sera plus probablement à la baisse qu'à la hausse, a-t-il ajouté.
La baisse des prix devrait permettre à Ryanair d'augmenter le nombre de ses passagers de 9%, à 116 millions, ce qui confortera sa position dominante sur le marché européen du transport aérien en nombre de passagers transportés.
Cette politique de réduction tarifaire pourrait peser sur la rentabilité de la compagnie l'année suivante, a reconnu Michael O'Leary.
"Nous devons nous préparer à l'impact de la baisse des tarifs (...) et de la récente hausse des cours du pétrole et à ce que cela pourrait signifier pour la rentabilité à l'horizon 2018", a-t-il déclaré.
Au premier trimestre, les prix ont été abaissés de 7% en moyenne, alors que la compagnie avait annoncé un recul de 6%.
La faiblesse des tarifs a déjà été intégrée dans les cours par les investisseurs, note Robert Murphy, analyste d'Investec.
"Ce qui ressort c'est qu'en dépit de tous les revers en Europe, leur modèle économique tient très bien le coup", dit-il.
Les concurrents de Ryanair, dont IAG, Lufthansa (DE:LHAG) et Air France-KLM, ont récemment alerté les investisseurs sur les surcapacités croissantes dans le secteur du transport aérien et sur les conséquences des attentats à Paris et Bruxelles.
EasyJet (LON:EZJ) a noté qu'une demande soutenue de billets pour les vacances à la mer avait compensé la réduction du nombre de voyages en Europe depuis les attentats.
L'action Ryanair a surperformé son secteur en Bourse l'an dernier, la compagne irlandaise ayant gagné des parts de marché grâce à sa stratégie d'amélioration de ses services aux clients.
Le titre progresse de 1,44% à 13,40 euros vers 08h30 GMT à la Bourse de Dublin alors que l'indice sectoriel en Europe avance de 0,69%.
(Conor Humphries, Véronique Tison et Juliette Rouillon pour le service français)