Black Friday c’est Maintenant ! Ne passez pas à côté 60 % DE REDUCTION InvestingProPROFITER DES SOLDES

Arbitrage Tapie: le recours de Christine Lagarde en cassation

Publié le 01/07/2016 06:11
Mis à jour le 01/07/2016 06:15
Christine Lagarde le 17 juin 2016 à Vienne (Photo GEORG HOCHMUTH. APA)

Christine Lagarde le 17 juin 2016 à Vienne (Photo GEORG HOCHMUTH. APA)

C'est sa dernière chance pour éviter un procès embarrassant: la Cour de cassation examine vendredi le recours de la directrice générale du FMI, Christine Lagarde, contre son renvoi en justice pour négligence dans l'affaire de l'arbitrage Tapie.

En cas de rejet, l'ancienne ministre de l'Economie (2007-2011) de Nicolas Sarkozy devra comparaître, dans des délais pour l'instant inconnus, devant la Cour de justice de la République (CJR), l'instance qui juge les délits commis par les membres d'un gouvernement en exercice.

En décembre, les magistrats de la CJR l'ont renvoyée en procès, ce qui n'a pas empêché le conseil d'administration du Fonds monétaire international (FMI) de la reconduire, avec le soutien de la France, pour un deuxième mandat, qui démarre officiellement la semaine prochaine.

La CJR lui reproche le délit de "négligence" dont a résulté un détournement de fonds publics, soit les 404 millions d'euros accordés en 2008 à Bernard Tapie par un arbitrage pour régler son vieux contentieux avec l'ancienne banque publique du Crédit Lyonnais. Ce délit peut être puni d'un an de prison et 15.000 euros d'amende.

L'arbitrage est au coeur de lourds soupçons. D'un côté, les juges d'instruction, qui soupçonnent un "simulacre" organisé pour favoriser l'homme d'affaires, ont récemment achevé leur enquête. Six protagonistes sont mis en examen pour escroquerie en bande organisée et détournement de fonds ou complicité, dont Bernard Tapie, son avocat Maurice Lantourne, l'un des trois juges, Pierre Estoup, ou l'ancien directeur de cabinet de Christine Lagarde à Bercy, Stéphane Richard.

Au civil, l'arbitrage a été annulé pour fraude par la cour d'appel de Paris, une décision sur laquelle la Cour de cassation doit se prononcer jeudi. Bernard Tapie a été ultérieurement condamné à rembourser les sommes perçues.

- "légèreté" -

Dans leur arrêt de renvoi, les magistrats de la CJR donnent acte à Christine Lagarde d'être devenue ministre en juin 2007 alors que l'arbitrage se préparait déjà, qu'elle n'avait pas de relation personnelle avec les protagonistes et qu'elle n'était pas intervenue dans le choix des trois arbitres, dont celui de Pierre Estoup, le plus controversé.

Mais ils estiment que sa décision de tourner le dos à la justice ordinaire et d'entrer en arbitrage, en dépit de "l'avis contraire et répété de l'Agence des participations de l'Etat", était "malvenue", et avait été "mal préparée" et "mal encadrée". Les magistrats relèvent notamment que les explications "peu convaincantes, sinon affligeantes" de Christine Lagarde et son attitude face au dossier, témoignent "d'une précipitation et d'une légèreté constitutives de graves négligences de la part d'un ministre chargé de la conduite des affaires de l'Etat". Autre grief, le fait de n'avoir pas ordonné de recours contre la sentence, "alors qu'elle avait été informée de l'existence d'un moyen sérieux d'annulation".

Au contraire, le parquet général près la Cour de cassation a requis un non-lieu, considérant que la ministre avait "pu raisonnablement croire" qu'un arbitrage serait la solution la plus efficace.

Christine Lagarde a toujours affirmé avoir agi dans "l'intérêt de l'Etat" et "le respect de la loi".

Selon une source proche du dossier, le ministère public préconise le rejet de ses recours. Ses avocats estiment eux que la décision de la CJR est prématurée, le délit de négligence ne pouvant être caractérisé à leurs yeux tant que des condamnations n'ont pas été prononcées sur le détournement de fonds lui-même, a expliqué la même source à l'AFP.

Dans un débat qui promet d'être technique, ils soutiennent également que ce n'est pas le choix de l'arbitrage qui a permis le détournement, mais la fraude elle-même, à laquelle l'ancienne ministre n'a pas pris part.

La Cour de cassation examinera les recours en assemblée plénière, sa formation la plus prestigieuse, et devrait rendre sa décision dans le courant du mois de juillet, selon une source judiciaire. En cas de procès à la CJR, Christine Lagarde comparaîtrait devant six députés, six sénateurs et trois magistrats.

Derniers commentaires

Installez nos applications
Divulgation des risques: Négocier des instruments financiers et/ou des crypto-monnaies implique des risques élevés, notamment le risque de perdre tout ou partie de votre investissement, et cela pourrait ne pas convenir à tous les investisseurs. Les prix des crypto-monnaies sont extrêmement volatils et peuvent être affectés par des facteurs externes tels que des événements financiers, réglementaires ou politiques. La négociation sur marge augmente les risques financiers.
Avant de décider de négocier des instruments financiers ou des crypto-monnaies, vous devez être pleinement informé des risques et des frais associés aux transactions sur les marchés financiers, examiner attentivement vos objectifs de placement, votre niveau d'expérience et votre tolérance pour le risque, et faire appel à des professionnels si nécessaire.
Fusion Media tient à vous rappeler que les données contenues sur ce site Web ne sont pas nécessairement en temps réel ni précises. Les données et les prix sur affichés sur le site Web ne sont pas nécessairement fournis par un marché ou une bourse, mais peuvent être fournis par des teneurs de marché. Par conséquent, les prix peuvent ne pas être exacts et peuvent différer des prix réels sur un marché donné, ce qui signifie que les prix sont indicatifs et non appropriés à des fins de trading. Fusion Media et les fournisseurs de données contenues sur ce site Web ne sauraient être tenus responsables des pertes ou des dommages résultant de vos transactions ou de votre confiance dans les informations contenues sur ce site.
Il est interdit d'utiliser, de stocker, de reproduire, d'afficher, de modifier, de transmettre ou de distribuer les données de ce site Web sans l'autorisation écrite préalable de Fusion Media et/ou du fournisseur de données. Tous les droits de propriété intellectuelle sont réservés par les fournisseurs et/ou la plateforme d’échange fournissant les données contenues sur ce site.
Fusion Media peut être rémunéré par les annonceurs qui apparaissent sur le site Web, en fonction de votre interaction avec les annonces ou les annonceurs.
La version anglaise de ce document est celle qui s'impose et qui prévaudra en cas de différence entre la version anglaise et la version française.
© 2007-2024 - Fusion Media Ltd Tous droits réservés