L'Autorité de la concurrence recommande que les obligations pesant sur l'opérateur historique France Télécom-Orange sur ses réseaux internet dans les grandes métropoles soient "allégées", et suit à la loupe le déploiement de la fibre optique, selon un avis publié mardi.
Les régulateur des télécoms, l'Arcep, avait imposé dans les années 1990 le dégroupage dans les réseaux de cuivre, qui permettent d'apporter aux maisons et immeubles l'internet à haut débit ou ADSL, afin de favoriser l'apparition d'autres opérateurs et donc la concurrence.
Concrètement, France Télécom se voyait obligé de louer ces réseaux locaux à ses concurrents, et de proposer des "offres de gros" pour l'utilisation des réseaux dans un cadre très réglementé. Cela "a permis le développement d'offres innovantes (triple play) à des prix attractifs pour les consommateurs", souligne l'Autorité de la concurrence.
"Dans les zones les plus denses du territoire, les opérateurs alternatifs (Free, SFR) font désormais jeu égal avec l'opérateur historique (Orange) sur le marché de détail résidentiel et dominent le marché de gros", selon l'Autorité, qui ajoute que ces régions sont "devenues concurrentielles".
Par conséquent, la régulation "qui impose aujourd'hui à France Télécom de fournir des offres de gros et en encadre les modalités, doit être allégée au profit de l'application du droit commun de la concurrence", recommande l'institution.
"Cela devrait permettre de redynamiser un peu en laissant plus de liberté à France Télécom", qui continue de vendre ces offres à des opérateurs sans réseaux propre comme Bouygues, Darty ou Auchan Telecom, souligne un observateur.
Mais "dans les territoires moins denses ainsi qu'auprès de la clientèle professionnelle, la position de l'opérateur historique demeure forte" et il faut donc que l'Arcep continue à édicter les règles encadrant les offres de gros dans ces cas de figure là, selon l'Autorité de la concurrence.