La Bourse de New York, en repli sur la semaine face aux aléas des cours du pétrole et aux mauvaises nouvelles économiques, va tourner son attention vers les chiffres de l'inflation et une réunion de politique monétaire de la Fed.
"Tout ce qu'on pensait ne pas vraiment être un problème, ce que personne n'attendait, nous a pris par surprise", souligne Marc Pado, de Cantor Fitzgerald.
Outre les combats en Libye et l'envolée des prix du pétrole en début de semaine, des indicateurs économiques inquiétants et le retour des inquiétudes entourant les problèmes de dette en zone euro ont fait chavirer Wall Street à ses plus bas niveaux depuis fin janvier.
Sur la semaine écoulée, l'indice Dow Jones a abandonné 1,03% à 12.044,40 points. Le Nasdaq, à dominante technologique, a reculé de 2,58% à 2.715,61 points et l'indice élargi Standard & Poor's 500 de 1,28% à 1.304,28 points.
En l'absence d'indicateurs économiques majeurs, le marché a subi les influences extérieures: la montée du baril de pétrole jusqu'à près de 107 dollars lundi sur fond de combats incessants en Libye, ou encore des inquiétudes pour l'économie chinoise après la révélation d'un déficit commercial surprise et d'une inflation toujours élevée.
Le marché a connu sa pire journée depuis août jeudi, quand ces facteurs se sont conjugués pour faire perdre presque 2% au Dow Jones. Tombé en clôture sous les 12.000 points, l'indice vedette a franchi plusieurs seuils techniques qui "augurent mal" pour les jours à venir, estime Evariste Lefeuvre, de Natixis.
Et à la différence des jours précédents, le repli du marché des actions s'est fait en parallèle avec une correction sur les prix du pétrole.
"La nouveauté est que le marché prend en compte le caractère récessionniste du choc pétrolier", explique M. Lefeuvre.
En conséquence, les nombreux chiffres liés à l'inflation à paraître la semaine prochaine seront très suivis, les investisseurs y scrutant l'influence de la hausse des prix de l'énergie.
Les chiffres des prix à la consommation pour février seront publiés jeudi, précédés mardi par les prix à l'importation et mercredi par les prix à la production.
Dans ce contexte, les investisseurs seront très attentifs à la réunion de politique monétaire de la Réserve fédérale américaine (Fed) mardi, "à la recherche de tous signal indiquant qu'il n'y aura pas de troisième phase d'assouplissement quantitatif", selon Evariste Lefeuvre.
La Fed se distingue par son attitude très accommodante de nombreuses autres banques centrales qui s'inquiètent beaucoup plus de l'inflation, notamment la Banque centrale européenne (BCE).
Le calendrier des statistiques sera étoffé la semaine prochaine. Au programme figurent également plusieurs chiffres sur l'activité industrielle, à la fois au niveau national et avec les indicateurs avancés des branches régionales de la Fed.
Les données sur la production industrielle des Etats-Unis en février sont attendues jeudi. "C'est intéressant parce qu'on a actuellement l'une des plus belles reprises de l'emploi manufacturier aux Etats-Unis", note Evariste Lefeuvre.
Malgré toutes les pressions, Wall Street continuait de se montrer résistante, soulignait Marc Pado, notant que la correction de l'indice S&P 500 depuis la mi-février restait inférieure à 5%.