Pays riches et émergents sont parvenus jeudi à L'Aquila à des avancées sur le climat, qu'ils doivent encore concrétiser, et à s'entendre sur quelques principes économiques dans l'espoir de sortir la planète de la plus grave récession depuis près d'un siècle.
Le président américain Barack Obama a salué devant la presse un "consensus historique" sur la lutte contre le réchauffement climatique, à l'issue jeudi d'une réunion à L'Aquila (centre) du Forum des principales économies (MEF).
Ce dernier regroupe les pays riches du G8, les pays émergents du G5, plus l'Australie, la Corée du sud et l'Indonésie.
Il a exhorté l'ensemble de ces pays à participer à la tâche pour parvenir à un accord ambitieux avant la conférence de Copenhague sur le climat en décembre.
Les Nations unies ont toutefois fait connaître leur déception, jugeant que les avancées obtenues à L'Aquila risquaient de ne être suffisantes pour arracher un accord à Copenhague.
"Les dirigeants du G8 avaient une occasion unique qui risque de ne plus se représenter", a estimé le secrétaire général de l'ONU, Ban Ki-moon, dans une déclaration lue à l'AFP par son porte-parole.
"Nous avons besoin d'un objectif à moyen terme pour nous assurer que nous sommes sur la bonne voie pour atteindre les objectifs de 2050", a souligné M. Ban.
Or, si le G8 s'est bien engagé à réduire les émissions mondiales de gaz à effet de serre de 50% en 2050 et celles des pays industrialisés de 80%, par rapport à 1990 ou "une année plus récente", il n'a pris aucun engagement à moyen terme. Les pays émergents le réclamaient pourtant afin de prendre leur part du fardeau.
Ils ont ainsi renoncé jeudi, à l'insistance de la Chine selon des diplomates, à s'engager sur une réduction de moitié des émissions mondiales d'ici cette date, contrairement à l'engagement pris la veille par le G8.
Le Brésil a ainsi critiqué jeudi l'échéance de 2050, non crédible sans objectif intermédiaire en 2020, selon le responsable brésilien des négociations climat, Luiz Alberto Figuereido Machado.
"Nous sommes d'accord pour dire que les pays développés comme le mien ont la responsabilité historique d'être à la tête de cet effort", a reconnu M. Obama. Mais, a-t-il aussitôt ajouté, la participation "active" des pays émergents, dont la Chine, l'Inde ou le Brésil, futurs plus gros pollueurs de la planète "est la condition préalable à une solution".
Les pays riches du G8 (Allemagne, Etats-Unis, Russie, Grande-Bretagne, France, Italie, Japon et Canada) se sont ralliés à la limite maximale des 2°C de réchauffement, endossant ainsi le point de vue des scientifiques. Ils ont été rejoints jeudi sur ce point par les pays émergents du G5 (Inde, Chine, Brésil, Afrique du Sud, Mexique) et d'autres pays (Corée du Sud, Australie et Indonésie).
Tous ces pays se sont également engagés à respecter un certain nombre de principes économiques, à commencer par l'ouverture des marchés, pour préserver les chances de reprise économique durable.
Ils ont ainsi affirmé vouloir conclure en 2010 les négociations de Doha sur la libéralisation du commerce mondial, selon le texte d'une déclaration commune adoptée jeudi.
Ils se sont également dits prêts à éviter les dévaluations compétitives de leurs monnaies et désireux de favoriser un système monétaire international stable.
En revanche, la demande chinoise d'une réflexion sur une nouvelle monnaie de réserve internationale pour remplacer le dollar n'a pas trouvé place dans cette déclaration.
L'aide aux pays les plus pauvres, en particulier à l'Afrique, sera vendredi le thème principal du dernier jour du sommet. Le G8 s'est engagé à respecter ses promesses de 2005 d'augmenter de plus de 26 milliards de dollars par an son aide à l'Afrique d'ici 2010, un chiffre réduit depuis à environ 22 milliards.