par Elias Glenn et Yawen Chen
PEKIN (Reuters) - Les exportations et les importations chinoises ont baissé plus qu'attendu en juillet, suggérant une nouvelle faiblesse de la demande intérieure comme de la demande globale après le vote britannique en faveur de la sortie du Royaume-Uni de l'Union européenne.
Les importations ont chuté de 12,5% sur un an, leur recul le plus marqué depuis février, ce qui semble traduire un manque d'efficacité des multiples mesures mises en oeuvre par Pékin pour tenter de soutenir la croissance.
"Je crois que (la baisse des importations) est liée avant tout à la demande", a commenté Ma Xiaoping, économiste de HSBC à Pékin, ajoutant que la politique de réduction des surcapacités menée par les autorités pourrait continuer de peser sur la demande au cours des prochains trimestres.
Les exportations ont quant à elles diminué de 4,4% le mois dernier par rapport à juillet 2015 selon les statistiques de l'Administration générale des douanes, qui dit s'attendre à ce que la conjoncture à l'export commence à s'améliorer à partir d'octobre.
Le mois de juillet se solde par un excédent commercial de 52,31 milliards de dollars (47,12 milliards d'euros), le plus élevé depuis janvier, après 48,11 milliards de dollars en juin.
Les importations chinoises affichent désormais 21 mois consécutifs de baisse tandis que les exportations ont reculé sur 12 des 13 derniers mois.
BAISSE DE 7,4% DES EXPORTATIONS SUR JANVIER-JUILLET
"Les signes d'amélioration de l'activité manufacturière chez bon nombre des principaux partenaires commerciaux de la Chine n'ont pour l'instant pas permis de soutenir les exportations", relève Julian Evans-Pritchard, économiste de Capital Economics, dans une note. "La croissance des exportations du pays devrait rester limitée pendant un certain temps."
Les économistes interrogés par Reuters prévoyaient en moyenne une baisse de 3% des exportations et une chute de 7% des importations en juillet.
Les exportations vers les Etats-Unis, premier partenaire commercial de la Chine, ont diminué de 2% le mois dernier, celles vers l'Union européenne de 3,2%.
La baisse de plus de 6% du yuan face au dollar depuis un an semble n'avoir eu que peu d'effet sur les exportations dans un contexte de faiblesse de la demande globale et de chute des cours des matières premières.
Sur les sept premiers mois de l'année, les exportations chinoises ont diminué de 7,4% et les importations de 10,5%, une baisse comparable à celle d'environ 8% enregistrée en 2015.
Parmi les rares exceptions à la faiblesse générale, les importations de minerai de fer ont augmenté de 8,1% en volume sur janvier-juillet.
Si les avis divergent sur la possibilité de baisses des taux d'intérêt ou des réserves obligatoires des banques au cours des mois à venir, la plupart des observateurs estiment que la priorité doit aller aux réformes structurelles.
"Sur le court terme, je crois que beaucoup de choses vont dépendre de la réforme des entreprises publiques menée par le gouvernement", dit ainsi Ma Xiaoping.
(Marc Angrand pour le service français)