Une nouvelle semaine plutôt sans direction sur les marchés obligataires, qui semblent balancés entre des niveaux de taux et de spreads de crédit historiquement bas et une certaine résignation des investisseurs à capter, malgré tout, le moindre point de base de rendement complémentaire, attitude qui, inévitablement poursuit la compression des rendements…
Ainsi le marché primaire, traditionnellement très actif en janvier, a-t-il encore une fois attiré les foules cette semaine avec des émissions, sursouscrites jusqu’à dix fois malgré des primes faméliques et des rendements absolus au plus bas … S’il est toujours possible de se positionner de manière opportuniste sur ce marché pour gagner quelques points de base sans grande prise de risque, le gain est actuellement minime et réservé aux investisseurs obligataires les plus aguerris… Citons quelques exemples vus cette semaine :
- Renault (PA:RENA) 01/2027 à 1.21% de rendement
- BNP 01/2032 à 1.08% de rendement
- BBVA (MC:BBVA) 2030 à 1.12% de rendement
- UniCredit 01/2032 2.73% de rendement
Sur le plan politique :
- Le Brexit : si les marchés ont applaudi la finalisation d’une décision sur le Brexit en faisant grimper la livre sterling et en inscrivant dans leur consensus une hausse probable des actions britanniques pour 2020, tout reste encore à faire en termes de réalisation et on n’est évidemment pas à l’abri d’un énième retournement de situation… De manière générale, nous dressons trois constats : 1/ dans la mesure où le Royaume-Uni deviendra un pays tiers souhaitant tirer le meilleur profit des relations avec l’Europe, la négociation du Brexit durera finalement éternellement et il est impossible aujourd’hui de savoir si les équilibres seront plus favorables à l’un ou l’autre à tel ou tel horizon de temps. 2/ du point de vue obligataire, depuis le vote du Brexit en 2016, les rendements britanniques n’ont jamais connu d’écartement significatif pouvant créer des opportunités quelconques et ce n’est toujours pas le cas aujourd’hui alors même que certains risques pourraient émerger, notamment sur le secteur financier ou immobilier. 3/ Si nous investissons donc peu ou pas au Royaume-Uni, nous préférerons aussi éviter les pays et entreprises qui pourraient connaître des dommages collatéraux alors même que leurs rendements actuels ne font état d’aucune prime : les banques irlandaises, par exemple, dont les activités sont souvent étroitement liées au Royaume-Uni.
- Les élections américaines : si nous ne nous risquerons pas, pour le moment, à un quelconque pronostic qui serait une gageure, nous relèverons deux conséquences possibles selon l’issue du scrutin: