L'Etat français pourrait devenir actionnaire majoritaire du chantier naval de Saint-Nazaire, que le groupe sud-coréen STX Offshore & Shipbuilding, menacé de liquidation, souhaite vendre, rapporte Libération lundi.
Aujourd’hui, c’est bien cette éventualité qui est étudiée par le gouvernement, écrit le quotidien selon des informations qu'il a pu obtenir.
"Dans l’hypothèse d’une vente groupée, on risque de voir débarquer des Chinois aux poches profondes qui peuvent viser un transfert de techno. Ce n’est pas une option pour le gouvernement français", explique à Libé une source proche du dossier à Bercy.
"Tous les scénarios sont à l’étude. L’Etat peut monter au capital, seul ou accompagné, pour prendre la majorité de STX France le temps qu’il faudra, indique Bercy", selon le journal. Libération précise que les représentants du syndicat FO de STX France doivent être reçus mardi matin à Bercy par les conseillers du ministre de l’Economie, Michel Sapin, et du secrétaire d’Etat à l’Industrie, Christophe Sirugue.
Lourdement endetté, le groupe STX Offshore & Shipbuilding, qui détient depuis 2008 les deux tiers du capital de STX France, le tiers restant étant aux mains de l’État français, a annoncé début septembre, à la veille d'une présentation d'un plan de restructuration à un tribunal de Séoul, son objectif "d'avoir bouclé la vente de STX France à la fin de l'année".
Le chantier naval de Saint-Nazaire (Loire-Atlantique), qui emploie 2.600 employés, affiche pour sa part une forme insolente avec quatorze paquebots de croisière à construire pour ses deux principaux clients, l'italo-suisse MSC Croisières et l'américain Royal Caribbean, mais sa vente doit contribuer à remettre à flot la filiale du conglomérat STX, qui va de la construction navale au bâtiment.
"Notre objectif est de constituer un actionnariat stable, durable et solide qui sera soucieux de conserver le savoir-faire et l’emploi industriel à Saint-Nazaire et respectueux des intérêts stratégiques français. L’Etat privilégiera ce scénario par tous les moyens", dit-on encore à Bercy, selon Libération.