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La justice sud-coréenne met en vente STX, possibilité d'achat séparé de Saint-Nazaire

Publié le 19/10/2016 12:26
La justice sud-coréenne met en vente STX, avec la possibilité d'acheter séparément la filiale de Saint-Nazaire (Photo FRANK PERRY. AFP)
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La justice sud-coréenne met en vente STX, avec la possibilité d'acheter séparément la filiale de Saint-Nazaire (Photo FRANK PERRY. AFP)

Le groupe sud-coréen en difficulté STX Offshore and Shipbuilding a été mis en vente mercredi par la justice à Séoul en même temps que sa florissante filiale française, les chantiers navals de Saint-Nazaire, avec possibilité d'acheter les deux sociétés séparément ou en bloc.

Le fleuron français est la seule unité profitable de STX Offshore & Shipbuilding, qui a demandé en mai son placement en redressement judiciaire.

Sur ordre du tribunal de commerce du district central de Séoul, l'appel d'offres public publié dans un journal local invite les acheteurs potentiels à envoyer leurs lettres d'intention d'ici le 4 novembre.

"Les candidats peuvent faire une offre pour l'une ou l'autre des deux compagnies ou pour les deux à la fois", dit l'avis.

Un porte-parole du tribunal avait fait part mardi de sa préférence pour une vente groupée.

STX Offshore possède les deux tiers de STX France depuis 2008, le tiers restant étant aux mains de l'Etat français.

Les banques créancières de STX Offshore et autres parties intéressées doivent se retrouver le 11 novembre pour donner leur feu vert au projet de réhabilitation du groupe. En cas de rejet, STX risque la liquidation.

STX Offshore & Shipbuilding se débat depuis des années avec des pertes croissantes provoquées par une gestion défaillante et une demande globale en berne.

-La construction navale sud-coréenne dans la crise-

STX France, qui compte 2.600 salariés et fait travailler environ 5.000 sous-traitants, est lui en pleine forme. L'entreprise dispose d'un carnet de commandes très bien rempli, avec 14 paquebots de croisière à construire d'ici 2026 pour deux gros clients, l'italo-suisse MSC Croisières et l'américain Royal Caribbean.

STX France avait été revendu à STX en 2008 par le Norvégien Aker Yards, qui l'avait racheté en 2006 à Alstom (PA:ALSO).

STX Offshore & Shipbuilding, jadis le quatrième constructeur sud-coréen, est sous le contrôle de ses créanciers depuis 2013, dont la banque publique Korea Development Bank. Ceux-ci ont lâché plus de 4.000 milliards de wons (3,2 milliards d'euros) pour l'aider à faire face à ses échéances.

Mais cela n'a pas suffi à remettre l'entreprise à flot et son endettement total atteignait 7.300 milliards de wons en juin.

Les constructeurs sud-coréens, qui avaient évincé leurs concurrents européens et japonais dans les années 1980 et 1990 pour détenir au sommet de leur gloire près de 70% du marché, affrontent une crise sans précédent qui menace la survie même de l'une des industries emblématiques de la quatrième économie d'Asie.

En cause, le ralentissement de l'économie mondiale et la chute des cours du brut qui ont réduit la demande en porte-conteneurs et autres pétroliers, mais aussi la concurrence de constructeurs chinois meilleur marché qui ont plombé les Sud-Coréens.

L'avenir des chantiers navals de Saint-Nazaire sont source d'inquiétudes en France.

Une éventuelle vente en bloc de STX pourrait mettre financièrement hors course deux candidats industriels européens qui avaient montré leur intérêt pour le fleuron français -le néerlandais Damen et l'italien Fincantieri, et suscite les inquiétudes des syndicats.

Face aux craintes de voir tomber le fleuron français de l'industrie navale dans l'escarcelle d'un repreneur "prédateur", le ministre français le l'Economie Michel Sapin avait assuré mardi que Paris disposait d'armes en tant qu'actionnaire.

La semaine dernière, le gouvernement français avait déjà fait savoir qu'il n'envisageait pas de nationaliser Saint-Nazaire pour faire barrage à certains acquéreurs, notamment chinois, particulièrement redoutés par les syndicats, mais qu'il veillerait à ce que soit retenu un repreneur soucieux des intérêts français.

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