De l'art de dérouter... Belle surprise dans le transport aérien ce jeudi, avec l'annonce par Lufthansa (DE:LHAG), préalablement à la publication de ses comptes trimestriels détaillés le 2 novembre prochain, d'une révision à la hausse pour le moins inattendue de son objectif de bénéfice annuel.
Alors même que le secteur dans son ensemble traverse une passe difficile, en raison essentiellement des répercussions déjà perceptibles et celles attendues du 'Brexit' et de la menace latente d'attentats sur le sol européen, et peu après les 'profit warning' des 2 colosses low cost EasyJet (LON:EZJ) et Ryanair (LON:RYA) - dans l'ordre chronologique -, le transporteur allemand a fait savoir qu'il tablait à présent sur un résultat d'exploitation grosso modo similaire à celui enregistré en 2015 de 1,8 milliard d'euros.
Il tablait depuis fin juillet sur un recul, invoquant une baisse significative des réservations de vols vers l'Europe. Un recul synonyme d'un avertissement sur résultat qui n'a donc plus cours aujourd'hui.
Autre bonne nouvelle, d'une portée moindre cependant : Lufthansa escompte maintenant une baisse comprise entre 7 et 8% de ses revenus au titre du dernier trimestre, contre une précédente fourchette de 8 à 9%.
Le groupe a expliqué, dans un communiqué qui n'était pas prévu, que les réservations en classe affaires se sont révélées meilleures qu'anticipé en septembre et que les mesures visant à réduire les capacités avaient commencé à produire leurs effets.
Les investisseurs saluent logiquement cette annonce qui impacte positivement l'ensemble du secteur à l'image d'Air France-KLM, dont le titre flambe de 5,2% et domine outrageusement le SBF 120 à l'heure où nous écrivons ces lignes.
En hausse de plus de 8%, l'action du transporteur allemand est pour sa part en tête du Dax et permet à l'indice phare de la Bourse de Francfort d'évoluer en territoire positif.
Pour autant, les brokers restent prudents à l'image de Liberum, qui par-delà un objectif de cours rehaussé de 7,5 à 9,9 euros continue de préconiser la vente. L'intermédiaire considère en effet que les pressions chroniques sur les coûts constituent un gros caillou dans la chaussure de Lufthansa. Les incertitudes politiques et économiques demeurent par ailleurs toujours d'actualité, tout particulièrement sur le Vieux Continent.
(G.D.)
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