Par Geoffrey Smith
Investing.com -- Nokia (HE:NOKIA} ) profite enfin de la campagne menée par les États-Unis contre son plus grand rival Huawei.
Le fabricant finlandais d'équipements de réseaux de télécommunications a déclaré qu'il s'attendait à une augmentation des ventes et des marges au cours du second semestre de l'année, alors que les opérateurs de réseaux, qui ont été écartés de certaines commandes importantes au cours du premier semestre en raison de la pandémie, s'apprêtent à signer de nouveaux contrats pour la livraison de la 5G.
Comme pour son concurrent suédois Ericsson (BS:ERICAs), les perspectives concurrentielles à long terme de Nokia (NYSE:NOK) continuent de s'améliorer alors que la détermination des États-Unis à évincer Huawei des marchés occidentaux persuade lentement les alliés traditionnels de se rallier à Washington.
La société a annoncé un bénéfice d'exploitation ajusté de 423 millions d'euros pour le deuxième trimestre, battant les prévisions du consensus de plus d'un tiers.
Nokia prévoit maintenant une amélioration de la marge d'exploitation à 9,5% (bien qu'elle reste dans une large fourchette de résultats possibles) par rapport à l'objectif précédent de 9%, et un bénéfice par action de 25 cents, contre un point médian de 23c en mars. L'action Nokia a fait un bond de plus de 13% pour atteindre son plus haut niveau depuis trois semaines et se rapproche maintenant de façon alléchante de l'écart de hausse important qui s'est créé en octobre dernier.
Alors que les analystes de vente peuvent s'exposer à des accusations d'avoir créé des "surprises" à la hausse pour les actions qu'ils couvrent, la performance lamentable de Nokia au cours des quatre dernières années leur a donné de bonnes raisons d'être pessimistes, de sorte que l'élément de surprise dans le communiqué de vendredi est plus réel que pour de nombreuses autres actions. Après tout, les recettes sont restées inférieures aux prévisions.
Après avoir manqué une grande partie de l'explosion des commandes d'équipements 5G en raison des difficultés d'absorption d'Alcatel-Lucent (PA:ALUA), qu'elle a acheté en 2016, l'action Nokia aurait dû réaliser une surperformance depuis longtemps. Elle a encore baissé de 26% au cours des trois dernières années, une période pendant laquelle l'action Ericsson a augmenté de 96%. Son ratio cours/bénéfices, bien qu'élevé à 58x, est faussé par un dénominateur anormalement bas, et n'est en tout cas que la moitié du 121x d'Ericsson.
La variable clé est, bien entendu, la livraison. Nokia semble avoir conclu un accord transformateur avec Alcatel-Lucent il y a seulement quatre ans, avant de défaire son bon travail avec une intégration bâclée.
Dès la semaine prochaine, un nouveau PDG sera à la tête de l'entreprise : Pekka Lundmark, dont l'expérience dans le monde aride des centrales électriques à combustibles fossiles avec Fortum contraste fortement avec celle de Rajeev Suri, qui symbolisait l'embrassement d'un marché mondialisé.
Lundmark prend la relève à un moment favorable, alors que le nouveau chipset ReefShark de Nokia lui permet d'être plus compétitif même sans l'aide de la pression géopolitique et que - on pourrait le penser - le pire de ses problèmes cycliques et internes est derrière lui.
Pourtant, tant que Lundmark ne pourra pas prouver sa capacité à diriger une entreprise mondiale, elle restera le choix le plus risqué des deux grands fournisseurs européens de la 5G.